Deux marques de sandales à connaître

En matière de sandales, on a une nette préférence pour deux marques historiques françaises : Rondini et K.Jacques. Il faut dire que ce sont les deux marques pionnières dans la fabrication des tropéziennes depuis les années 1930.

Leurs ateliers sont toujours situés dans le sud de la France. Ceux qui ont lu notre article sur la tannerie Bastin savent d’ailleurs que Rondini s’approvisionne chez eux pour leurs semelles en cuir.

Rondini

Notre préférence va pour le modèle “British”, un modèle fermé qui offre un meilleur maintient du pied.



K.Jacques

Autre institution tropézienne, K.Jaques fût portée par les plus grandes stars qui se retrouvaient à Saint-Tropez pour l’été : Picasso, Brigitte Bardot, Cocteau, Alain Delon…

Ci-dessous le modèle Garnik. Une fois encore il s’agit d’un modèle fermé. La marque propose néanmoins d’autres styles : tongs, mules…

Autres alternatives chez Paraboot, La Botte Gardiane ou encore Steve Mono.

14 Juillet 2024 - Nos images

Assister au défilé militaire du 14 juillet est un peu devenu une tradition au sein de l’équipe. Tout aussi intéressant que les défilés de mode, il offre une autre perspective sur le port des vêtements, des uniformes.

Une vraie source d’inspiration.

La suite en images.

Beams Nakamura Notes ⎜AW24

Chaque saison nous aimons particulièrement regarder les “carnets de Tatsuya Nakamura”, le directeur créatif de la marque japonaise Beams. Ces carnets comportent régulièrement des lookbooks qui ne prennent pas une ride, comme ici pour l’hiver 2021. Mais pas uniquement.

 
 

Les tendances sont également décryptées par un ensemble de mots clés et chaque acheteur de chez Beams montre sa sélection de pièces choisies pour la prochaine saison.
Exemple de tendance qui revient à la mode : les pulls sur les épaules. Pas seulement sur une chemise ou un t-shirt, mais aussi par-dessus un manteau ou une veste. Autre exemple avec le style western, particulièrement pour les chemises et les ceintures.

Regardons à présent ci-dessous quelques-unes des pièces ou des marques que l’on a repéré dans leur sélection.

STILE LATINO

Commençons par cette veste Stile Latino. Il s'agit d'un tissu mélangé Ferla composé de 80 % d'alpaga, 14 % de coton et 6 % de nylon. Sa main est à la fois épaisse et lisse. Le carreau vert superposé à un pied de poule à gros motifs marron est très élégant, lui donnant, je cite, “un look mature à la fois calme et affirmé.”

GUERNSEY WOOLLENS

On a déjà parlé des pulls Guernsey ici. La marque Guernsey Woollens fait partie des rares entreprises à perpétuer la tradition des pulls Guernesey. Simple et épais.

Pour les plus curieux on avait testé un modèle similaire chez Le Tricoteur ici.

DRAKE‘S

Toujours curieux de découvrir les nouvelles collections de chez Drake’s. Ici pour les chemises, les propositions correspondent aux ambiances actuelles, à savoir des pas de rayures larges ou irréguliers ainsi que des jeux autour des motifs tartan.

CINQUANTA

Marque italienne spécialisée dans le cuir, ce blouson est une réinterprétation de la flight jacket G-8 des années 1920 de l’armée américaine.

RECONTRANT

Marque française fabriquée au Japon - sous la direction d’une certaine Mme Sara Dubois a t-on pu lire. Le pull ci-dessous est fabriqué à partir de poils de renard.

Raffa Molina

Raffa Molina est une marque péruvienne créée en 1992. Elle est spécialisée dans l’utilisation de matières produites localement telle que le Baby Alpaca, l'Alpaga et le coton Pima.

Ci-dessous un cardigan 100% alpaga.

COHLAYS

Pour la saison automne/hiver 2024, de nombreuses silhouettes construites avec des pièces en maille de jauge moyenne et légèrement amples sont à prévoir. Cela correspond à l'émergence de styles dans lesquels les cardigans sont portés à la place des vestes.

En l’occurence vous reconnaitrez ci-dessous le Cardigan Cohalys 100% laine superfine d’agneau de la manufacture Todd & Duncan’s que l’on a déjà testé ici.

FINJACK

Finjack est une marque japonaise relativement peu connue en Europe. Vous trouverez ci-dessous une veste 100% laine en jersey.

MORGANO

Très belle marque italienne de maille qui est distribuée en Europe chez Gabucci à titre d’exemple.

Chato Lufsen

Modèle “Stobal”. Il s'agit d'un article exclusif Beams basé sur un modèle vintage avec une interprétation moderne.
Le tissu gris est un tweed Shetland de Moon de 420g mêlant des touches de bleue et rose, qui lui donne une certaine touche britannique.

Joshua Ellis

Duffel-coat 100 % de cachemire 720 g de Joshua Ellis - voir ici notre article à ce sujet. Il est je cite “irrésistible avec son élasticité moelleuse et sa douceur humide que l'on ne trouve que dans le cachemire.''

ALFONSO SIRICA.

Marque italienne qui gagne à être connue. Ici une veste dans un chevrons gris de chez MAGEE (voir ici si vous ne connaissez pas) pesant environ 340 g.

Enfin ci-dessous quelques autres images qui nous marqués pour la saison Automne Hiver 2024.

Buck Mason - Un complet en popeline de coton

Note : Buck Mason nous a offert le costume que vous allez découvrir dans cet article.

Une marque américaine à l’air californien

Buck Mason est née en 2013 à Los Angeles. Les fondateurs Sasha Koehn et Erik Allen Ford souhaitaient créer des vêtements imbibés d’un “esprit californien”, cool et décontracté. Mais aussi d’une culture du vintage. Des vêtements imaginés pour être durables et robustes.

La première fois que l’on vu passer un post sur Buck Mason, c’était sur Heddels. Puis sur le podcast Blamo! de Jeremy Kirkland et enfin plus récemment une publicité dans un numéro de l’Étiquette Magazine. Il faut dire que la marque tourne à plein régime ces dernières années. De leur rachat d’une usine de tricotage en Pennsylvanie à leur collaboration avec Eddie Bauer, Buck Mason redouble d’effort pour fabriquer aux États-Unis. Pour vous donner une idée, quelques 300 000 t-shirts sortent de leurs ateliers américains chaque année.

Fabriquer aux États-Unis mais aussi y vendre. L’ensemble de ses 33 points de ventes sont donc intégralement situés sur le territoire américain. Il est néanmoins possible d’acheter sur leur site Internet. Ce que nous avons fait. Nous n’avons d’ailleurs pas eu de frais de douanes à payer, mais peut être avons nous été chanceux - pour nos achats chez Crescent Down Works il en fût tout autrement.

Un complet pour les beaux jours

L’été, il fait chaud. L’hémisphère Nord est alors incliné vers le soleil. Les vêtements collent à la peau et l’envie d’être élégant est parfois reléguée au second plan. Comment faire dès lors lorsque l’envie irrépressible de porter un complet - veste et pantalon - envahi notre esprit ?

 
 

C’est ainsi que nous avons été attirés par un costume léger et élégant vert en popeline de coton. Cette couleur et cette matière confère un air estival indéniable et nous apprécions la tonalité militaire de l’ensemble. 

Mathieu a fait le choix de construire sa tenue avec une chemise Drake’s en Oxford bleu à col button-down, et des Alden pennies en cordovan aux pieds.

Une touche américaine en somme. 

 
 

Les vêtements en coton, qui plus est en popeline, ont tendance à froisser comme cela est visible sur les photos. Un peu de repassage pourra toujours lisser sensiblement le tissu, mais il a vocation à se froisser tout de même, vous êtes donc prévenus !

Question origine, il s’agit d’une fabrication indonésienne. Rien de surprenant à ce niveau de prix - un peu plus de 300$ pour la veste et le pantalon. Pour une fabrication plus haut de gamme, il faudra vous tourner vers leurs costumes en collaboration avec la marque américaine J.Mueser. Ces derniers sont alors montés à Naples.

La veste est disponible ici et le pantalon .

 
 

Anthony Delos

« La folie, c’est continuer à faire la même chose en attendant un résultat différent. » Cette définition, souvent attribuée à Albert Einstein, me semble un peu réductrice. 

Par exemple, si vous demandiez à mes parents en 2011, la folie c’était leur fils étudiant qui vidait ses économies pour se faire réaliser une paire de chaussures sur mesure. 

J’eu beau leur expliquer que ce n’étaient pas des chaussures mais des souliers, enfin, plus précisément des richelieus perforés à découpe balmoral, bout droit fleuri, talon légèrement cubain, lisse collante en cambrure interne et externe, double queue de chien (pour le délire) et couture des garants en col de cygne (pour un peu de coquetterie), rien n’y fit. Même l’argument d’autorité échouait : à l’évocation du nom d’Anthony Delos, le regard de mes parents trahissait toujours l’incompréhension et l’inquiétude. Leur fils était-il perdu ? (Spoiler : oui.)

À cette époque, la renommée Anthony Delos était à son apogée. Après son tour de France, le compagnon du devoir avait passé plusieurs années à la mesure de Lobb Paris avant de s’installer à son compte en 2004, dans un premier atelier situé rue Constance à Montmartre. Vous y trouverez aujourd’hui encore une excellente cordonnerie. Entre 2004 et 2011, Anthony a acquis une solide réputation auprès d’une clientèle française et internationale d'aficionados de la botterie et autres obsédés du cousu trépointe.

Pour nos rares lecteurs qui n’ont pas encore eu l’occasion de faire appel aux services d’un bottier, l’opération se déroule en plusieurs étapes espacées de quelques mois, voire davantage selon l’artisan et sa « bande passante » (pour reprendre la novlangue de l’open-space). 

Lors de notre premier rendez-vous, Anthony avait déjà déménagé son atelier aux Rosiers-sur-Loire et recevait ses clients dans une showroom de la rue Volta, très justement situé dans le quartier des Arts et Métiers. Cette rencontre est généralement l’occasion pour l’artisan et le client de faire  connaissance, de se mettre d’accord sur un modèle et une forme, les détails pouvant être ajustés en cours de processus. S’en suit, bien évidemment, la cérémonie de la prise de mesures.

J’étais arrivé avec quelques idées de patronage en tête, dont certaines un peu trop extravagantes, Anthony avait su me guider avec patience et bienveillance. Une fois les idées claires sur le modèle, la peausserie et le montage, Anthony dégaina son mètre ruban, son crayon et se lança dans la prise de mesure de mes pieds. Bien entendu, j’avais anticipé et apporté un soin encore plus particulier au choix de mes chaussettes ce matin là. 

Après quelques mois, vint le premier essayage. Je n’ai pas retrouvé de photo (j’ai pourtant le souvenir d’en avoir publié sur facebook à l’époque…) mais imaginez vous une paire d’essayage avec une semelle en liège, charcutée au tranchet pour s’assurer de la justesse du chaussant.

Quelques mois encore et arrivait la veille de mon anniversaire. Ce jour là, Anthony me remettait enfin la paire finale. Je dénouais les cordons des pochons de coton blanc épais et constatais la finesse du travail qui avait fait la réputation du maître. Une réalisation irréprochable et une précision chirurgicale. Au pied, la sensation unique d’un soulier au maintien étonnamment rigide, pourtant souple quand le pied se plie pendant la marche.

Difficile d’exprimer ce que j’ai ressenti à ce moment là. Dans un film cela aurait correspondu à des gros plans au ralenti sur un air du Duo des Fleurs de Lakmé (mais si, vous le connaissez). J’ai probablement entendu la musique dans ma tête. Il faut dire que mon impatience avait été particulièrement attisée par la nouvelle, quelques semaines plus tôt, qu’Anthony avait remporté le concours de meilleur ouvrier de France… 

Après ce moment suspendu, la vie reprenait son cours : derniers stages, derniers examens, premiers entretiens d’embauche… Mes Delos m’ont accompagné tout au long de ces étapes. Beau soleil ou jours de pluie. Flânerie débonnaire sur les pavés ou sprint dans les escalators du métro. Apéritif estival sur les quais de Seine ou évaluation professionnelle annuelle. 

Mais la vie, contrairement à un flan, se démoule rarement sans accrocs. Heureusement, un bon coup de cirage et les accrocs se fondent harmonieusement dans la peausserie. C’est ainsi que le temps honore d’une patine unique les beaux souliers et ceux qui les portent.  

Parmi les illusions dont se bercent les amateurs de souliers, il n’est pas rare d’entendre qu’une bonne paire bien entretenue peut durer une dizaine d’année, voire toute une vie (surtout quand on dispose d’une flotte de chaussures qui permet une rotation à un rythme pianissime). Mais cette longévité proverbiale doit être tempérée par la nécessité de procéder à un occasionnel changement de patins, voire à un ressemelage. En ce qui nous concerne, le besoin de ressemeler s’est fait sentir en 2018. Moins de dix ans donc, mais pour une paire qui n’a pas été particulièrement ménagée et dont le cuir des semelles n’a jamais été recouvert par des patins de caoutchouc, la performance est honorable. 

Bien entendu, on ne confie pas le ressemelage d’une paire sur mesure à n’importe qui. Après quelques hésitations, un peu de tergiversations, et beaucoup de procrastination, j’ai finalement pris attache avec Anthony l’année dernière. Il m’a confirmé que son atelier assurait toujours le SAV malgré son rachat par Berluti, en 2012. Ce qui était une bonne nouvelle car, en plus de son savoir-faire, l’atelier avait conservé tout le parc des formes qui y sont nées. Mes souliers ont ainsi pu être remontés sur leurs formes d’origine, et retrouver leur ligne de 2011 (ah, si seulement ça pouvait être aussi facile pour tout le monde…). 

Je vous laisserai juger des photos (qui datent, vous m’excuserez, j’ai été un peu occupé) de la réception des richelieus ressemelés, mais je les trouve encore plus beaux qu’avant. 

Je ne serais pas complètement honnête avec vous si je ne partageais pas l’épilogue, un peu amer, de cette belle histoire. Après une journée entière de souffrance, je dois me rendre à l’évidence, la morphologie de mes pieds a trop changé pour que les plus beaux souliers qu’il m’ait été donné de porter restent confortables. C’est un peu triste, mais ne dit on pas qu’il vaut mieux avoir perdu l’amour que ne jamais avoir aimé ? Et puis, c’est un très bon prétexte pour s’acheter de nouvelles chaussures, mais je vous en parlerai dans un prochain article...

Maison Hellard - L'excellence du lin

Certains d’entre vous ont sans doute déjà croisé les liasses de tissus Maison Hellard lors de leur rendez-vous chez le tailleur ou tout simplement sur Instagram. Nous avons eu la chance et l’immense plaisir de rencontrer Nathan Hellard lors d’un trunkshow à Paris récemment, chez Virgil Viret - propriétaire de Lafayette Saltiel Drapiers - et spécialiste incontesté du tissu. 

Voici notre discussion avec un véritable passionné.

Comment est né Maison Hellard ? Peux-tu nous raconter son histoire ?

J’ai toujours eu une passion pour l’artisanat et le textile, une niche dans le secteur dit du luxe. En tant qu’ancien officier, il m’a été très compliqué de rejoindre cette industrie. Après avoir travaillé pour Zegna et Scabal, et arrivé à un certain niveau de compétence et de compréhension, j’ai pensé que je pouvais essayer d’apporter une vision personnelle. J’ai choisi le lin pour l’exprimer puisque c'est une matière locale et inscrite dans notre histoire, plus que toutes les autres. Pas de volonté de cocarde ou de slogan de ma part, mais j'ai beaucoup de respect pour les agriculteurs derrière cette plante, venant moi-même d'une région très rurale.


Le lin a la particularité d’être issue d’une plante, cela rend-il le travail du tissage plus complexe ?


Travailler le lin c’est se fermer beaucoup de portes en effet. Le tissage est différent et doit se faire à l’humide, la fibre peut casser plus facilement et il faut accepter sa texture végétale. Ceci dit, c’est une matière qui a les qualités de ses défauts: la texture justement mais aussi l’irrégularité des teintes, le volume. Je ne parle pas non plus des qualités inhérentes à la fibre comme la respirabilité, la fraicheur ou l’absorption. Je dirai aussi que complexité et marché de niche ont longtemps relégué le lin a un tissu secondaire, très saisonnier ou se cantonnant à des mélanges. Cela ouvre de belles opportunités pour un spécialiste comme nous.


Comment sont nées les collaborations entre Maison Hellard et Lafayette Saltiel Drapier ?


Je suis entré chez Lafayette Saltiel pour rencontrer Virgil alors qu’un ami me l’avait déconseillé suite à une expérience mitigée. Je le dis et le répète aujourd’hui à qui veut l’entendre (et en souriant) car je pense qu’il s’était trompé d’adresse. Il nous a fallu moins de cinq minutes pour devenir amis avec Virgil (le propriétaire de LSD). Nous vivons une passion commune et nous partageons une esthétique assez marquée, ce qui facilite les collaborations. Notre amitié a fait le reste. 
Nuit parisienne et Sainte Victoire sont avant tout des réflexions sur la couleur. Nous nous sommes inspirées d’échecs de teintures présentes dans les archives de LSD (Nuit parisienne) et puis nous avons pris plus de distance pour évoquer des paysages qui reflétaient notre parcours (Sainte Victoire - pour l'enfance de Virgil). La prochaine capsule parlera plus de mon histoire personnelle: les teintes seront plus militaires, plus froides. Nous travaillons également sur une collaboration avec un artiste belge, Tom van Puyvelde, spécialiste des couleurs... j’ai hâte d'en montrer plus.

As-tu des références préférées, si oui, lesquelles ?


Mon travail est une passion que je vis avec des passionnés, aussi bien clients que tailleurs. J’ai des références personnelles oui, de l’armée ou de certaines personnalités brillantes que j’ai rencontrées comme Martin Aveyard (directeur artistique d'Abraham Moon), Florian Sirven (Berluti) ou Campbell Carey (Huntsman)… mais je me nourris de plus en plus des trésors que les artisans acceptent de me faire découvrir. C’est une chance immense que de se voir ouvrir les archives de maisons renommées de Savile Row, de LSD, ou du légendaire Jungmann Neffe de Vienne… et il n’y a pas de jalousie ou de méfiance: il est difficile d’inventer car le textile est un art figé, mais nous pouvons réinventer, ensemble.

Tes références de tissus ont toutes un nom poétique, « brou de noix », « marée basse »…est-ce une volonté de ta part de raconter une histoire avec le tissu ?

Il y a un adage chez les marchands: "il faut un rose pour vendre un bleu marine", il faut un tissu fort pour que le client soit attiré et opte ensuite pour un tissu bien plus sage. Chacun de nos tissus est exclusif et a été le fruit d’une longue réflexion. Je n’ai ni la place, ni les moyens d’investir dans ce fameux tissu rose. Passé autant de temps sur des échantillons de variantes de couleur et de dessins, les tissus commencent à évoquer autre chose, et dépassent le simple monde textile. Ils deviennent personnels et font écho à ma propre histoire. 

Enfin, peux-tu nous parler des futurs projets de Maison Hellard ?


De beaux projets. Nous allons mettre à jour notre première collection. Les retours de nos clients nous ont fait prendre confiance en nous et nous connaissons désormais plus précisément notre esthétique, sans trop se préoccuper d’une vision commerciale. Je suis intimement persuadé qu'en mettant toute son énergie à faire du beau, cela plaira, au moins à certains. Il y aura aussi une nouvelle collection basée sur des savoirs-faire passionnants, toujours autour du lin... mais je n’en dirai pas plus. Ce sera assez intéressant. 

Un dernier mot ?

Oui, j’aimerais aussi insister sur le fait que Maison Hellard est une aventure familiale. Je travaille avec mes parents, désormais retraités et complètement étrangers au secteur. Cela joue un rôle important dans notre développement et dans notre rapport avec nos clients, qui sont d'ailleurs devenus bien plus pour une bonne partie d'entre eux. Nous vivons une passion tous les trois. C’est à la fois une responsabilité et un devoir, celui de ne pas décevoir tout en restant confidentiel pour continuer à vivre cette expérience avec plaisir et de manière humaine.

Merci Nathan !

Pour le plaisir des yeux, je vous invite à découvrir l’univers de Maison Hellard en photos ci-dessous et sur leur site internet.

TOUTES LES PHOTOS COPY RIGHT MAISON HELLARD

Valstar Milano - Des pièces “ultra-légères”

Note: Valstar nous a gracieusement envoyé les trois vêtements que vous allez découvrir dans cet article en échange de ce contenu.

Jamais deux sans trois. C’est bien la troisième fois que nous collaborons avec Valstar pour vous proposer notre vision sur les vêtements de la marque italienne et nous en sommes ravis !

Après le Valstarino, les pièces hivernales à motifs, voici des vêtements “ultra-légers”.

La Field Jacket

Les vêtements empruntés au monde de la chasse ont inondé les garde-robes masculines depuis quelques années. La pièce présentée ci-dessous ne fait pas figure d’exception mais elle a le mérite d’être confectionnée dans une popeline de coton super respirable, légère et étirable ou “stretch”.

Fabriquée en Italie, elle comporte deux poches poitrine, deux poches latérales ainsi que deux poches à l’intérieur.

Nous n’allons pas y aller par quatre chemins, nous aimons particulièrement la profusion de poches, le col généreux ainsi que cette couleur “beige/sable” (ou “rovere” en Italien) qui nous fait penser à la fois à une saharienne urbaine, et une veste de travail.

C’est précisément cela que nous aimons dans cette pièce hybride: la matière respirable et son style à la croisée des chemins.

Comment la portons-nous ? Idéale pour une veste mi-saison, n’ayez pas peur de la couleur en l’associant avec un jeans ou un pantalon militaire vert par exemple. Autre point, la veste se froisse, acceptez-le et vivez avec le charmes des plis.

Disponible ici.

 
 

Le Valstarino “super leggero”

Voici la pièce emblématique de la marque. Comment réinventer un classique sans le dénaturer ? La maison italienne réussi ce tour-de-force en troquant le traditionnel cuir pour du polyester. 

Non seulement est-il léger - il ne pèse que 300 grammes ! - la pièce est surtout “tascabile”, comprenez compact. En effet, ce Valstarino peut se ranger sur lui-même grâce à sa poche intérieure qui se transforme en étui.

Dans un monde fait d’imprévus et d’adaptation constante, le Valstarino super léger apparaît comme le couteau suisse des vestes légères.

Disponible ici.

 
 

L’imperméable compact

Enfin, qui n’a jamais rêvé d’un trench transportable et compact ? Confectionné dans une matière 100% synthétique à la main douce - c’est assez saisissant ! - cet imperméable est déperlant et se range facilement dans sa poche qui se transforme en son propre étui.

Si la couleur peut paraître salissante, elle est lumineuse. Cet imper’ existe aussi en bleu marine, plus passe-partout pour certains.

Disponible ici.

 
 

SWANN - La Braderie

Nous suivons avec intérêt depuis quelques saisons cette jeune et dynamique maison parisienne. SWANN s’est imposée dans le paysage de l’art tailleur en douceur et de façon organique.

L’offre tailoring y est pléthorique et les conseils en boutique y sont judicieux. Chez Les Indispensables, plusieurs membres de l’équipe s’habillent déjà chez eux.

Le lundi 29 et mardi 30 avril prochains, SWANN organise une braderie. Vous y trouverez plus de 200 pièces issues de leurs archives, à des prix très intéressants. La boutique est située derrière la Madeleine, au 1 rue de l’Arcade.

L’occasion d’y faire un tour !

Et pour patienter, voici le lookbook Printemps/Eté 2024 élaboré avec goût.

 
La braderie SWANN
 
swann les indispensables kévis

tenue issue du lookbook printemps/ete 2024

 
 

Drake's Pop-up à Paris du 18 au 20 avril 2024

Drake’s sera prochainement de retour à Paris ! Après deux passages réussis dans la capitale française en 2023, la marque britannique revient du 18 au 20 avril prochain.

 
 

À cette occasion, l’équipe couvrira l’évènement. L’opportunité de vous présenter l’offre “Made to Order” de Drake’s.

Thomas, Mathieu et moi-même y serons jeudi 18 avril pour un apéro inaugural de 18h à 20h ainsi que samedi 20 avril dans la journée. Nous avons hâte de vous y voir.

Nul besoin de RSVP, venez nombreux !


 
 

Nos paires de J.M. WESTON

L’emblématique Mocassin 180 et le Richelieu Raphaël

    Le 28 février 1946, marque en France la sortie du premier numéro du journal L’Equipe. Le quotidien sportif affichait en Une Marcel Cerdan, célèbre champion de boxe et amant mythique d’Edith Piaf, prêt à en découdre pour son prochain combat. Des feuilles de papiers tellement ancrées dans la vie des Français qu’il en devient difficile de s’en extirper. Mais une autre révolution se profilait, cette fois dans le domaine de l’habillement masculin. 1946 marque aussi la naissance du “mocassin 180” de J.M. Weston. 77 ans plus tard, le soulier reste inchangé et gorgé d’une identité française certaine. Cinq années en arrière je franchissais le pas d’une boutique J.M. Weston pour la première fois pour en ressortir convaincu que la marque n’était pas faite pour mes pieds. Il paraît qu’il n’y a que les imbéciles qui ne changent pas d’avis. Cinq ans plus tard, deux modèles ont fait irruption dans ma rotation calcéophile. Il était normal qu’après avoir visité la manufacture Limougeaude, l’envie de partager nos paires soit une évidence.

Voici nos paires de J.M. Weston.

 
 

L’emblématique mocassin 180

Savez-vous pourquoi le mocassin français le plus connu de la planète porte ce nom ? Tout simplement car 180 prises en main en atelier sont nécessaires à la fabrication de cet “emblématique”. Dans son ouvrage Pointures - Le Grand Livre de la Chaussure, Yves Denis - fondateur de Dandy Magazine - qualifie la maison comme “le chic discret”. C’est tout à fait cela. Son surnom de “Janson”, lié au lycée parisien Janson de Sailly et au fait que les élèves en étaient des inconditionnels, a même permit de faire l’objet de la première côte Argus jamais attribuée à une chaussure ! Cela permettait au lycéens d’en changer plus facilement. Le 180 est devenu au fil du temps, l’étalon-d’or du mocassin français. 

Disponible en cinq largeurs - A, B, C, D, E - il est certain que votre pied y trouvera un chaussant adéquat.

Comment connaître sa pointure et largeur ? Il est préférable de se rendre directement dans une boutique de la marque afin que l’on vous prenne les mesures des pieds grâce à un système similaire au Brannock et trouver le meilleur chaussant. Il est également possible de renseigner vos mesures sur le site internet de la marque pour vous aiguiller. Nous conseillons fortement le passage en boutique pour palier toute erreur.

Pour ce qui est des caractéristiques de ce mocassin quintessentiellement français, les voici telles qu’elles figurent sur le site internet de la maison:

- Bride en forme de mouette et plateau jointé bord à bord, signatures du modèle
- Forme ronde à plateau, élégante et racée, mythique
- Doublure en cuir de veau, coloris naturel
- Construction Goodyear permettant le ressemelage et la longévité de la chaussure
- Semelle extérieure et talon en cuir Bastin & Fils : tannerie française perpétuant la technique de tannage végétal extra-lent
- Marquage à chaud J.M. Weston sur la première de propreté et la déforme de la semelle
- Fabriqué en France à Limoges

Nous avons aussi eu la chance de visiter la tannerie Bastin & Fils qui fabrique les semelles extérieures et la première de montage en cuir utilisée par J.M. Weston. Il est assez impressionnant de suivre le cheminement de ce cuir, il s’écoule 10 à 12 mois pour que les peaux deviennent des cuirs. Vous pouvez vous replonger dans cette visite ici.

Un mot sur le service des “Commandes Spéciales” J.M. Weston

Une des plus grandes interrogations qui se posent lors du choix du mocassin 180 est de savoir : quelle couleur et matière choisir ? Outre les 23 coloris classiques et “emblématiques” proposés en magasin et sur le site internet de la maison, J.M. Weston a un département de “commandes spéciales” au sein duquel quasiment tout est possible : bi-matières, bicolores, tricolores, coutures contrastantes, choix des cuirs…les choix de personnalisation de votre paire de 180 est (presque) illimitée…le luxe n’ayant pas de prix. Comptez 20 à 30% par rapport au tarif standard.

 

Mocassin 180 modèle “Castelbajac” - une pièce de collection
Image facebook @Jean-Charles de Castelbajac 

 
 

Le service de “commandes spéciales” - l’équivalent du “Made To Order” en Anglais pour “Fabrication sur Demande” - permet ainsi de passer commande de n’importe quel modèle existant, ou presque, dans des coloris et peausseries qui ne sont pas proposées en série. Le résultat en est une paire unique et intimement personnelle. Yves Denis résume bien ce service:

Les Commandes Spéciales proposent une sorte de quadrature du cercle qui permet à tous les modèles de la collection de s’affranchir de leur classicisme pour revêtir des tenues nettement plus typées, relevant plus du domaine bottier que de la fabrication industrielle”.

La production de Weston en est ainsi en ce sens rationalisée.

“Casser” le soulier, une nécessité

Chaque matin, depuis quelques années, je me dirige spontanément vers des chaussures sans lacets. Par automatisme d’abord, fainéantise sans doute et confort certain. Quel plaisir de glisser ses pieds dans des souliers sans avoir à se baisser et franchir le pas de la porte dans la foulée ? Le mocassin, plus que tout autre soulier selon moi, offre la richesse de pouvoir jouer sur l’épaisseur de ses chaussettes. Pourquoi est-ce si important ? Comme toute paire de chaussures en cuir, une période d’adaptation est nécessaire à ce que le pied épouse agréablement son prétendant. Le mocassin 180 ne déroge pas à cette règle: il faut “casser” le soulier. 

Avez-vous déjà lu le merveilleux ouvrage J.M. Weston du Prix Goncourt Didier Van Cauwelaert ? Dans ce livre, véritable ôde à la maison limougeaude, l’auteur détaille cet apprentissage parfois douloureux mais nécessaire.

“Cet apprentissage est, suivant les clients, un moment privilégié ou une épreuve nécessaire, un tribut méritoire ou un rituel initiatique. On étrenne, on assouplit, on “brise”, on “casse” - bref: on souffre. (…) Il faut presque deux mois d’un usage régulier pour qu’une nouvelle paire se fasse à nos pieds.”

C’est ainsi que le roi Charles III a eu des valets de pied pour porter et assouplir ses chaussures en cuir avant lui ! Si certains redoutent cette épreuve, d’autres l’accueillent à bras ouverts.

Comment porter le mocassin 180 ?

Quant à moi, j’ai opté pour un cuir veau box noir - un cuir de veau pleine fleur tanné au chrome - un emblématique de la maison. Comment trouver sa bonne pointure et largeur ? La seule solution est d’essayer et de comparer. C’est ce que j’ai pu faire. Ma pointure et largeur sont donc un “6D”. (Notez au passage que J.M. Weston indique les demi-pointures par une barre “/”, votre pointure et largeur ressemblerait donc à un “6/D” pour “6.5 D”).

 
 

Les particularités des modèles de la maison font que chacun d’eux se chaussent différemment. Ainsi, le mocassin chaussera plus serré qu’un richelieu. Nous ne trancherons pas l’éternel débat du chaussant du soulier plutôt serré ou plutôt large - vous en serez les juges - je fais parti de la première catégorie. J’aime être maintenu dans mes souliers. Attention cependant, si vos orteils touchent le bout, ce n’est pas bon signe, car les chaussures s’écarteront en largeur mais jamais en longueur. J’en ai fait l’amer expérience, mais cela fait parti du “jeu” car c’est en se trompant que l’on trouve son confort.

Les mocassins sont une famille de chaussures assez particulière en ce sens où elles sont à la fois décontractée mais se porte parfaitement avec un complet - comprenez un costume. Si le 180 est aujourd’hui même porté par des street artists de renom, c’est bien la preuve qu’il sied à tout le monde.

 
 

Comme un hommage à “la bande du Drugstore”, pour ce shooting, nous optons pour la simplicité, car elle est implacable - comme souvent. Un jeans brut, un t-shirt blanc, une chemise en oxford à col button down rose et une veste en moleskine noire. Simple.

S’il fait trop chaud, troquer le jeans pour un chino ou un short assez ample - bannissez le bermuda…

Disponibles ici.

Avec ou sans chaussettes ?

Eternel débat qui est pourtant tranché pour nous: si vous souhaitez détruire vos souliers et vos pieds, alors ne portez pas de chaussettes. Si vous êtes adepte du confort et de l’élégance, faites l’inverse. Nous vous laissons devinez dans quel camp nous nous rangeons.

Autre débat, faut-il poser un fer et patin auprès de son cordonnier ? Nous le faisons depuis des années - avant même que les semelles battent le pavé ! Tout est une question de confort. Notre adresse de référence parisienne: cordonnerie Les 2 Lutins, 14 rue Saint Marc 75009.

 
 

Le Richelieu bout droit Raphaël, la forme en amande parfaite

Le modèle Richelieu se distingue de son cousin le Derby par son aspect plus formel et surtout son laçage. Nous reprenons volontiers les mots d’Yves Denis sur cette distinction:

“Dans le cas du richelieu, le laçage est dit “fermé”, c’est-à-dire qu’il a vocation à voir réunis les deux empiècements de cuir qui le supportent (…) que l’on nomme les oreilles de quartiers. Dans le cas d’un richelieu, ils passent sous l’empeigne, qui constitue toute la partie avant de la chaussure et peut être complétée d’un bout rapportée, droit ou de type bout golf. Dans le cas d’un derby, ils sont au contraire cousus sur l’empeigne, ce qui constitue la différence fondamentale entre les deux genres. (…)

De façon manifeste, le richelieu est plus habillé que le derby, et favorise les pieds étroits, tandis que le derby arbore une allure plus sport et correspond mieux aux cous-de-pieds forts”

Comme je le disais en préambule, la pointure d’une paire de Weston diffère selon les modèles. Si je porte un 6D pour les 180, je porte ici un 7D pour ce modèle richelieu.

Voici les caractéristiques du Raphaël, telles qu’elles figurent sur le site internet de la maison :
- Doublure en cuir de veau noir
- Construction Goodyear permettant le ressemelage et la longévité de la chaussure
- Semelle extérieure et talon en cuir Bastin & Fils : tannerie française perpétuant la technique de tannage végétal extra-lent
- Marquage à chaud J.M. Weston sur la première de propreté et la déforme de la semelle
- Fabriqué en France à Limoges

Le défi le plus grand d’un richelieu - selon moi - est qu’il vous flatte les pieds. Ni trop large, ni trop pointu. L’horreur ultime étant de tomber dans l’écueil des “pieds de lutins”. C’est pleinement évité ici, grâce à la double couture décalée sur le bout - clin d’œil aux piqûres des bottes de la Garde Républicaine - rendant ainsi une harmonie visuelle très appréciée.

J’aime particulièrement la forme arrondie mandorle - comprenez en amande - généreuse. 

 
 

Comment porter le richelieu Raphaël ?

Il n’y a pas 36 façons de porter un richelieu, nous préconisons le costume. La suite en images.

Disponible ici.

 
 

Le “club des cloches”

Saviez-vous qu’il est possible de rejoindre un cercle d’amateurs de Weston ? Ses membres font l’objet d’une adhésion volontaire mais secrète. Regardez sous la semelle d’un Westonien - comprenez un porteur de Weston - si l’initiale “W” s’inscrit à l’intérieur d’une cloche, cela signifie que le modèle est revenu à la manufacture pour réparation. À vrai dire cette forme qui s’apparente à une cloche correspond en réalité aux contours de l’arc de triomphe du logo de J.M. Weston.

Dans un monde qui va vite où le tout-jetable est roi, la maison limougeaude choisit la durabilité et la lenteur. Si vous êtes un Westonien et que votre paire est fatiguée ou nécessite un bichonnage certain, Weston offre la possibilité d’envoyer ses souliers à la manufacture pour leur donner une deuxième vie. Il est d’ailleurs assez touchant, lors de notre visite, d’écouter les artisans nous confier leurs histoires: “Il arrive qu’une paire revienne et que l’on se souvienne de quand nous l’avions assemblé !”. En effet, chaque paire est identifiée par un numéro de série à l’intérieur du chaussant.

Appartenir au “club des cloches” est ainsi une fierté.

 
 

 Une histoire française qui dure

Peu de marques de souliers cristallisent autant un sentiment d’appartenance. Franchir le pas d’une boutique Weston est déjà un voyage en soi. Car on ne choisit pas une Weston, c’est elle qui vous choisit. Mille souvenirs restent accrochés aux semelles de ces souliers légendaires, véritables “semelles de l’âme”. On ne choisit pas une Weston comme n’importe quelle autre paire de chaussures. Nous nous retrouvons parfaitement dans les propos de Didier van Cauwelaert :

“Ce n’est pas seulement une question de prix, mais d’ambiance, d’enjeu, de vision à long terme. C’est un engagement. (…) C’est un entretien d’embauche, où le pied se glisse à la place de l’embauchoir pour se projeter vers l’avenir. Pour chercher ses points d’appui, trouver ses marques, son confort, une structure complémentaire, une énergie compatible.”

Quelle maison de soulier française séculaire peut se targuer de posséder une tannerie, de produire ses propres semelles et d’offrir autant de chaussants, le tout fabriqué en France ?

Un véritable mythe entour la maison limougeaude. Un mythe appartenant au patrimoine français, bien que certains puissent penser qu’elle soit américaine ou anglo-saxone. Si la signification des initiales “J.M” n’ont toujours pas été redécouverts, pour nous, elles signifient “J’aime” Weston.

 

La Tannerie Bastin de J.M. Weston : le tannage végétal extra-lent

“Maintenant vous savez sur quoi vous marchez”.

Ainsi se termine la description de la tannerie Bastin dans le merveilleux ouvrage de Didier van Cauwelaert. On se demande d’ailleurs si l’épaisse couverture cartonnée de plusieurs millimètres n’est pas un clin d’oeil appuyé aux solides semelles en cuir qui font la joie des Westonniens depuis des décennies.

Remonter la fillière

Lorsque l’on nous a proposé de visiter la tannerie Bastin en plus de la manufacture J.M. Weston, c’est avec une joie non dissimulée que nous avons immédiatement accepté. Il faut dire que c’était l’occasion de visiter notre première tannerie, et pas des moindres, parmi les plus iconiques au monde. Enfin nous allions mieux comprendre l’ensemble de la chaîne de production d’une belle chaussure. Remonter une partie de la filière pour découvrir tous les ingrédients qui entrent en jeu.

Direction Saint-Léonard-de-Noblat, le village médiéval qui a vu naître un certain Raymond Poulidor. Tout comme ce champion cycliste a bataillé avec plusieurs générations de coureurs, de Jacques Anquetil à Eddy Merckx, la tannerie Bastin est un champion à la longévité exceptionnelle. Située à une trentaine de minutes de la manufacture Weston, elle est au coeur du territoire Limousin. On peut même parler de terroir tant la culture traditionnelle d'élevage de bovins et d'industrie textile y sont présentes depuis des générations.

Le directeur de la tannerie, Sébastien Mariel, nous fait la visite. Cela commence par la chambre froide où sont entreposées les centaines de peaux qui serviront à produire les semelles Weston. Car oui, la tannerie Bastin, fabrique deux types de cuir : celui de la semelle extérieur mais aussi la première de montage.

Afin de garantir son approvisionnement, J.M. Weston a décidé de racheter en 1981 la tannerie Bastin, celle qui fournit la marque depuis ses débuts. Elle travaille également avec d’autres marques de renom tel que Rondini, les célèbres sandales tropéziennes.

 

les peaux sont conservées dans une chambre froide et melangées à du sel

 

D’où proviennent les peaux des vaches* ? Les meilleurs d’Autriche, de la race bovine simmental. Une vache rustique qui possède une peau très épaisse et dense, idéale pour produire des semelles en cuir de la meilleur qualité possible. Par qualité l’on entend épaisses et résistantes. Et c’est pourquoi la tannerie Bastin est toujours à la recherche des peaux les plus épaisses, celles qui se font les plus rares.

Pour ce faire ils sélectionnent uniquement les croupons, soit la partie la plus épaisse et la plus ferme d’une peau de vache. Physiquement cela correspond au dos et à la croupe de l'animal.

Des peaux françaises sont également utilisées (des limousines), mais de nature moins épaisses elles sont utilisées pour les premières de montage.

*Contrairement à ce que l’on pourrait penser, les peaux de vaches sont plus denses que celles des boeufs et taureaux et c’est pourquoi la tannerie Bastin travaille uniquement avec des peaux de vaches.

LE TRAVAIL DE RIVIÈRE

Une succession d’étapes avec un objectif majeur : rendre la peau imputrescible, elle ne pourrira plus avec le temps.

Avant de pouvoir tanner la peau, il faut d’abord la nettoyer. Le sel, les poils, les restes de la chair doivent être ôtés.
On parle de travail de rivière car autrefois les peaux étaient d’abord directement trempées dans la rivière pour les ramollir. Aujourd’hui ce travail a lieu dans de grands foulons, sortes de machines à laver géantes.
Les peaux sont par la suite trempées dans un mélange de chaux qui permet aux poils d’être facilement détachés.

Une fois ce premier nettoyage fait, elles sont écharnées à la machine pour extraire les morceaux de graisse et de tissus sous-cutanés qui restent. Puis on les trempe à nouveau dans un mélange acide afin d’en ouvrir les pores et ainsi favoriser l’absorption des tannins végétaux lors du tannage.

Sur les trois sens qui nous animent, une tannerie sollicite donc d’abord l’odorat. Les odeurs évoluent d’ailleurs au fil de la visite. D’abord très acides elles sentent au fur et à mesure le cuir, les tanins végétaux, le bois et les huiles.

 

les fameux foulons - ici en sortie de basserie

 

POUSSER LA BASSERIE

Viens l’opération de tannage proprement dite. Le travail de basserie, ce n’est ni plus ni moins que le fait de tremper les peaux dans différents bassin qui sont de plus en plus concentrés en tannins. Ils vont progressivement se fixer sur la peau et la rendre imputrescible.   

Chez Bastin ce tannage végétal se fait uniquement avec de la poudre de châtaignier et de la poudre de quebracho, une espèce d’arbre originaire d’Amérique latine. 

 
 

Pourquoi le tannage végétal ? Parce que c’est le plus résistant et que par définition une semelle se doit d’être la plus résistante possible. Les différentes formes de tannage ne s’opposent d’ailleurs pas nécessairement. Si la recherche de procédés de tannage rapides a permit l’essor du tannage au chrome, il faut également rappeler qu’ils correspondent aujourd’hui à des usages différents.

Le tannage minéral (au chrome par exemple) est parfaitement adapté au cuir de la tige, celui qui recouvre la partie haute de la chaussure. En effet, le tannage végétal ne supporte aussi bien les différents traitements qui peuvent être fait lors du montage de la chaussure : passage dans des fours à vapeur, étirement…Un cuir au tannage végétal est beaucoup moins résistant au delà de 70°, là où l’on peut monter jusqu’à 110° pour un cuir tanné au chrome.
Le tannage au chrome s’étire ou se colore aussi beaucoup plus facilement et avec un panel de teintes plus large. Le tannage végétal supporte lui d’avantage les teintes foncées.

Par contre un tannage végétal c’est ce qu’il y a de plus difficile, exigeant et long à obtenir. Un traitement tellement long que les défauts ne seront visibles que lors des dernières étapes, à la sortie de la fosse, soit plus de un an après le début de leur transformation. C’est dire si toutes les étapes doivent être rigoureusement respectées sous peine de gâcher de longs mois de travail.

En terme d’environnement, les deux formes de tannages sont très contrôlées et surveillées. À ce titre, la tannerie Bastin possède sa propre station d’épuration. La France a d’ailleurs l’une des législations les plus strictes en la matière.

LA MISE EN FOSSE : laisser du temps au tan

Ce qui nous le plus impressionné, la méthode ancestrale de mise en fosse. Les peaux sont empilées les unes sur les autres dans des cuves. Entre chaque couche, un lit d’écorce de chêne broyé est déposé, à la manière d’un millefeuille. On y ajoute de l’eau et du jus de de châtaignier avant de laisser les tannins agir, entre huit et dix mois.

Si en sortie de basserie l’on obtient déjà du cuir, la qualité obtenue n’est pas encore celle attendue. Un peu comme si le cuir en sortie de basserie était un Beaujaulais nouveau. C’est certes du vin mais sans doute pas le meilleur.
Par contre, le cuir qui va sortir de la fosse, c’est un peu l’équivalent d’un grand cru de Beaujolais. Cela reste du vin, mais la qualité n’est pas la même. Le travail fourni non plus.

Cette mise en fosse a donc un vrai intérêt technique. Elle permet de fixer les tanins très fortement. Le cuir obtenu est plus dense, plus épais et plus résistant. 

 

la mise en fosse tel que pratiquée par toutes les générations qui se sont succédées à la tannerie bastin

 

Le corroyage : Nourrir les cuirs

Vous n’êtes pas sans savoir qu’il est possible de ressemeler plusieurs fois sa paire Weston. Jusqu’à cinq fois a-t-on coutume de dire. Or la semelle extérieur est piquée (cousue) sur la première de montage. Autrement dit la première de montage doit supporter plusieurs piquage et dépiquage sans sourciller. Car démonter une première de montage est une autre histoire.

Le travail de nourriture se révèle alors indispensable. Il permet justement d’assouplir le cuir et augmenter les propriété de résistance à la déchirure. Il se fait à sec (sans eau) à l’aide d’un mélange d’huile de foie de morue et d’huiles synthétiques.

C’est aussi l’une des raisons pour lesquelles la première de montage est plus clair que la semelle extérieur : elle contient de plus de graisses pour être plus souple.

 

les foulons dans lequel se fait le corroyage : les peaux sont mélangées à des huiles pour les nourir.

on a pu glisser notre main à l’intérieur des ces foulons : ils sont parfaitement sec, le cuir absorbe toutes les huiles qui y sont déposées

 

DE-RIDAGE

Les peaux passent ensuite sur une machine qui enlève les rides en aplanissant les peaux. Le séchage peut alors se faire dans des chambres de sèche par déshydratation à 25°C maximum pour ne pas agresser le cuir.
Le même principe s’applique d’ailleurs si vous marchez sous la pluie : sécher votre paire loin d’une source de chaleur pour qu’elle conserve toute sa résistance.

 

À L’INTÉRIEUR d’une chambre de SÈCHE

 

LA FINITION

Les peaux passent ensuite sous un marteau pilon de 10 tonnes. Une des rares tannerie à toujours procéder de là sorte. Tout comme la mise en fosse,  l’intérêt est avant tout technique. Cette étape permet de gagner en résistance et étanchéité. 
La tannerie possède également un rouleau plus moderne pour effectuer cette étape, mais le résultat n’est pas le même : le cuir obtenu est plus souple, moins résistant.

Les peaux sont ensuite triées et rangées selon leur qualité, 1er choix ou 2nd choix. Elles sont alors vendues au poids et non à la surface comme pour les cuirs utilisés pour la tige. L’épaisseur est valorisée. Et plus la peau est épaisse, plus elle est lourde et donc chère.

 
 

dernière étape

La tannerie dispose également des outils d’emporte-pièces J.M. Weston pour réaliser directement sur place les semelles de la marque.

Ainsi, pour reprendre l’expression de Didier van Cauwelaert, “Maintenant vous savez sur quoi vous marchez”.

 

LA TANNERIE BASTIN EST LABÉLISÉE ENTREPRISE DU PATRIMOINE VIVANT

 

Pull Bosie non brossé

Note : Les équipes derrière Bosie ont gentiment accepté de nous envoyer le pull que vous allez découvrir dans cet article

Quand il est question de pulls brossés en laine au look rustique “Shetland” - mais avec une main assez douce -, notre préférence va pour Bosie, une marque écossaise également sponsor de ce site que vous connaissez sans doute déjà.

Pour rappel, voici les articles que nous avons déjà écrit à ce sujet :

Cette fois-ci nous avons opté pour un pull non brossé dans un coloris navy. Un très bon classique que vous pourrez porter 6 mois dans l’année.

Il s’agit de ce modèle : ici.

On remarque au passage que la taille du pull est légèrement différente de celle des pulls brossés. Ici Jean porte une taille S. Elle est plus proche du corps que ses autres pulls S brossés. Ce n’est pas totalement une suprise qaund on sait que chaque pull brossé passe dans cette machine :

Cela l’étire légèrement, d’où ce ressenti différent.

Le bonnet que porte Jean provient d’ailleurs également de chez Bosie.

Écharpe Yahae - voir article ici
Baskets Doek de chez
Saint-Germain Annecy
Pantalon Casatlantic - modèle El Jadida retouché à l’époque chez Maison Pen

Tenue des lecteurs #9 - Jean-Francois

Jean-François, nous avons une question simple : que portes-tu ?

COSTUME HUSBANDS

Je porte un costume en flanelle de chez Husbands. C'est mon premier costume réalisé chez eux. J'ai très rapidement sympathisé avec Gauthier et Arthur à l'époque. Ça a été un grand plaisir de choisir la matière, la coupe. Je voulais quelque chose d'assez remarquable avec ces rayures craie et ces revers généreux. Avec un tissu anglais, bien épais et très confortable. C'est clairement le costume que je porte le plus souvent au bureau ou lors d'une occasion spéciale. J'ai récemment revu l'ourlet du pantalon pour avoir un meilleur tombé, à l'époque où j'ai fait ce costume je n'étais pas encore attentif à tous ces détails. Pour toutes vos retouches je vous recommande d'aller chez Avine Retouches rue de Penthièvre dans le 8ème. Sans doute un des retoucheurs les plus expérimentés de la capitale. 

 
 

Manteau raglan Berg and Berg

J'ai enfin compris qu'il fallait mettre plus de couleurs dans mes tenues. C'est clairement ma femme qui m'a poussé dans cette demarche. Elle m'a fait remarquer que les parisiens ne portent que du bleu marine ou du gris. Je trouve ça élégant mais aussi un peu triste. J'y suis allé par petites touches en commençant par porter plus de beige, des tweed clairs, du vert. Quand j'ai vu ce manteau orange, cela m'a fait tilt. Le orange s'associe très bien avec le noir, le bleu, un jean délavé, un costume, des chaussures de ville noires ou des bottine marrons. J'aime beaucoup contraster une tenue sombre avec cet orange éclatant. Les collections Berg and Berg sont vraiment sympas. Ils ont toujours des pièces fortes. Je vous recommande d'être à l'affût pendant leurs soldes. Il y a quelques bonnes affaires à saisir à chaque fois. Côté qualité, rien à dire pour le moment, c'est ma seule pièce de chez eux, c'est fait en Italie dans des matières techniques, c'est respirant, léger, le col se tient bien et la matière est déperlante. Rien à dire !

 
 

Souliers Crockett and Jones

C'est un modèle double boucle que j'adore. J'aime son côté affirmé, tout-terrain, voir même rock&roll avec la semelle bien épaisse et sa forme arrondie. Je fais du 45 donc je ne peux pas me permettre les chaussures fines et pointues façon Jacquouille. Je vois que Crockett ne propose plus ce modèle, c'est bien dommage car c'est vraiment le seul modèle de Monk qui me plait vraiment à ce jour.

 
 

Chemise Husbands

Il s'agit d'une chemise à rayures fines. Modèle dénommé Gainsbourg. Je ne suis pas un fan absolu du style Gainsbourg mais j'adore porter cette chemise. La matière est super agréable, le col a la taille parfaite pour moi, et les manches tombent exactement comme il faut. Je pense utiliser ce patron pour ma prochaine chemise tellement j'apprécie la coupe. J'opterai cette fois pour une chemise rose pâle. 

Cravate Drakes

Toujours dans cette quête de couleurs, je vous recommande de commencer avec les accessoires. Une belle cravate de couleur vive peut vraiment sublimer une tenue sombre. J'aime beaucoup Drakes, tous leurs produits à vrai dire mais j'ai un faible pour leurs cravates, foulards et pochettes. Ils ont de superbes patterns et leurs soies sont sublimes. Là aussi je vous recommande de guetter les archives sales de Drakes. Il y a toujours 2 ou 3 accessoires sympas sur lesquels il n'y a pas besoin de se poser de question sur le choix de la bonne taille. Si vous passez à Londres, allez à la boutique de Savile Row, elle est sublime. J'ai vraiment pris une claque en y allant la première fois, les conseillers sont très agréables. J'étais aussi présent lors de l'ouverture de leur boutique éphémère à Paris, l'ambiance était vraiment cool. Je ne sais pas si c'est une bonne chose pour moi qu'ils s'installent un jour à Paris. Ça ferait de sérieux trous au portefeuille...

 
 

Pochette Drakes

Comme pour les cravates, les motifs et matières sont magnifiques. C'est aussi un cadeau parfait pour un anniversaire, Noël ou la fête des pères. Avec ma femme nous nous partageons souvent nos pochettes et foulards. 

Parapluie Fox Umbrellas

Un autre moyen simple de colorer une tenue ! A Paris, lorsqu'il pleut, l'ambiance est encore plus grise que d'habitude. Rien de tel que ce parapluie pour égayer l'atmosphère. J'ai trouvé ce parapluie chez Beige Habilleur, la qualité des matériaux est superbe. Pas très pratique à transporter mais tellement stylé, et moins de risque de l'oublier, avec ce genre d'objet, on en prend soin. 

Alliance Bucherer

J'ajoute cette précision car ça ne fut pas évident du tout de trouver une bague qui me plaise parfaitement. C'est un élément indispensable du mariage donc un choix difficile. Il y a tellement de marques et de modèles avec des niveaux de qualité très inégaux. Avec Bucherer, pas de doute possible sur le niveau de qualité. 

Merci Jean-François.
Vous pouvez le suivre sur Instagram sous le pseudonyme @encore_fringant.

L'huile d'Olive d'Alexis Muñoz

Pourquoi parler d’huile d’olive ? Oui, pourquoi parler d’huile d’olive sur un média qui traite essentiellement de mode masculine ?

Premièrement parce que dans l’équipe, on aime beaucoup l’huile d’olive et elle fait toujours débat. On multiplie les joutes verbales pour savoir quelle est la meilleure, la plus douce, la plus amère ou quelles sont nos préférences.

Il y aussi des marques de mode comme A.P.C. qui vendent leur propre huile d'olive. Celle d’A.P.C. est d’ailleurs produite en France par le Moulin des Hombres Château de Montfranc dans le Gard. Marque de mode oblige, l’étiquette - du studio de design graphique M/M - est très réussie.

 
 

L’huile d’olive de Château Montfrin se trouve facilement à Paris, par exemple chez Monoprix. Une très bonne huile, légèrement piquante. Clin d’oeil au monde de la mode, elle est produite par Jean-René de Fleurieu, ancien compagnon d’Agnès b.

 

huile d’olive de Château Montfrin dans les rayons monoprix - en haut à gauche de l’image

 

Mais l’huile d’olive dont on voulait surtout vous parler aujourd’hui c’est celle d’Alexis Muñoz. Après avoir lu une interview de son fondateur dans Nez Magazine, on avait très envie de goûter leurs huiles.

On les a donc contacté et ils ont gentiment accepté de nous envoyer un coffret dégustation pour qu’on puisse se faire notre propre avis.

 
 

Ils produisent différentes types d’huiles monovariétales et avec différentes maturités de fruits.

  • Picual bio : une huile d’olive très verte

  • Arbequina bio : une huile d’olive produite avec des olives plus mûres

  • Cornicabra bio : une huile d’olive produite avec des olives issues de récoltes tardives

Si l’on schématise, plus la récolte est tardive (novembre-décembre), plus l’huile est douce. Plus elle est précoce (septembre/octobre), plus elle est piquante. Toutes les olives commencent par être vertes lorsque le fruit apparaît sur l’arbre. En mûrissant, elles s’assombrissent jusqu’à devenir finalement complètement noires.

Leurs huiles portent le nom de 18:1 en référence à C18:1, la formule simplifiée de l’acide oléique, un des acides gras libres insaturés que l’on retrouve dans le corps humain.

Un point important qu’on a retenu de nos échanges avec l’équipe d’Alexis Muñoz : chaque variété d’olive a un profil gustatif et aromatique propre. C’est pourquoi il est intéressant pour Alexis Muñoz de travailler sur des huiles monovaritétales, c’est à dire sans mélanges contrairement à l’immense majorité des huiles d’olives sur le marché. Et contrairement à ce que l’on pourrait penser, le terroir n’a pas autant d’importance que dans le vin. C’est surtout la variété d’olive et le stade de maturité qui joue sur le goût.

Notre huile préférée est intitulée “L’huile d’olive des futurs grands”. Elle est issue de fruits mûrs de la variété Arbequina. Pas d’amertume, ni de piquant, elle est vraiment très douce. D’où son nom puisqu’elle s’adresse aussi aux enfants, pour remplacer les pâtes à tartiner ou les biscuits trop sucrés.

 
 

Si actuellement leurs huiles sont produites en Andalousie, la marque a acquis des friches agricoles autour de Carcassonne, afin de recréer de l’oléiculture durable, écologique. C’est le projet Nectar.

Plus de 92 000 premiers oliviers vont prochainement être plantés sur 120 hectares à Roullens, sur le domaine de Baudrigue.

C'est un peu une revanche sur l’histoire car la culture de l'olivier était pérenne dans cette région avant les gelées de 1956. Une vague de froid sans précédent et inattendue avait eu raison de milliers d'oliviers, accélérant le déclin de l’oléiculture.


Où les trouver ?

Elles sont également vendues dans beaucoup de magasins bio partout en France, notamment chez Biocoop ou La Grande Épicerie de Paris ici.

 
 



Vous trouverez la liste complète des revendeurs ici.

Autre possibilité, directement sur leur e-shop ici.

J.M. Weston, “La déraison raisonnable”

J.M. Weston

French savoir-faire

Note : Cet article est le point de vue humble de trois passionnés de chaussures et de vêtements masculins.Nous en sommes ressorti avec un fort sentiment de fierté. Fierté nationale de produire encore parmi les plus beaux souliers du monde.
De telles manufactures se comptent sur les doigts de la main en France mais aussi dans le monde. Et ceux d’autant plus que Weston possède également sa propre tannerie pour les semelles en cuir. On n’a pas à rougir face à l’industrie de Northampton en Angleterre.

Lundi 22 mars 2023. Paris Austerlitz 6h30. Direction Limoges. 

Après 3h30 de train nous voilà arrivé dans la capitale limougeaude. Un taxi nous attend pour aller visiter l’une des dernières manufactures française de chaussures qui fait le bonheur de tous les Westoniens.  

La gare vaut d’ailleurs le détour. Un chef d’oeuvre Art Déco inscrit au titre des monuments historiques depuis 1975.

Mais prenons le cap vers la Manufacture en périphérie de Limoges.

Avant Propos

Notre premier contact avec une chaussure c’est d’abord son esthétique, sa forme. C’est le point d’entrée, ce qui nous est directement accessible et qui est sans doute l’un des critères de désidérabilité le plus important. De l’extérieur, beaucoup de chaussures neuves sont belles. Mais bien peu de nous ont la chance de pouvoir en voir l’intérieur, le coeur de la bête. Le plus dur est là.

Faire de belles chaussures à l’intérieur et à l’extérieur, voilà le plus difficile. 

En visitant la manufacture, nous avons pu voir toutes les étapes de fabrication d’une paire J.M. Weston. Loin d’opter pour la facilité en refusant de choisir des matériaux économiques pour les parties invisibles, J.M. Weston reste fidèle à sa quête d'excellence. Les éléments cachés, tout aussi importants que ceux visibles, sont conçus et choisis avec le même souci de qualité.

Toutes les étapes de fabrication sont réalisées à la manufacture, y compris une partie de ses baskets depuis quelques années. Il n’est donc pas étonnant qu’elle s’étend sur quelques 10 000 m² et y emploie jusqu’à 200 personnes.

Le cuir

La sélection des cuirs subit un choix draconien. Un tri qui se fait visuellement mais aussi au toucher.
Sur une peau classique de type veau box - un cuir de veau tanné au chrome très lisse d’environ deux mètres carrés - il est possible de réaliser entre quatre et cinq paires par peau.

La couleur pouvant légèrement varier d’une peau à l’autre, chaque paire est nécessairement faite dans la même peau. C’est la règle de “la paire dans la peau”.

J.M. Weston utilise plus de 90% de cuir français - les 10% restant concernent principalement les peaux exotiques. Ils travaillent par exemple toujours avec les Tanneries du Puy, propriété de la maison jusqu’en 2015.

Cette approche méticuleuse et respectueuse du cuir contribue à forger l'identité unique des chaussures J.M. Weston, où la tige* devient bien plus qu'une simple "carrosserie" – elle incarne l'engagement envers l'authenticité et la durabilité, même dans les détails souvent négligés.

Nous parlerons des semelles en cuir dans un prochain article, celles-ci étant fabriquées par une tannerie appartenant à J.M. Weston, la tannerie Bastin au tannage végétal extra-lent.

*la tige est correspond au cuir qui recouvre la partie supérieur de la chaussure

 
 

La coupe

Une fois le cuir de la tige sélectionné, il arrive à l’étape de la coupe. Chacune des parties qui composent la tige sont découpées pour pouvoir être assemblées par la suite.

On fait référence à la Claque (partie avant de la tige), aux Garants (les deux parties de la tige qui portent les lacets), au Bout (extrémité avant de la tige) ou encore aux Quartiers (pièces de cuir rapportées sur l'arrière de la tige). Ou même la Languette que vous connaissez déjà.

Chez J.M. Weston cette étape peut être réalisée selon trois processus différents. Du plus manuel au plus automatisé, car la marque ne refuse jamais le progrès technique lorsque celui-ci apporte un véritable intérêt.

Les peaux exotiques sont toujours coupées à la main à l’aide d’un tranchet. Les autres cuirs passent quant à eux plutôt par une machine automatisée à découpage laser. Ils peuvent également être coupés de manière plus manuelle à l’aide d’un emporte-pièce, une sorte de moule à découper qui ressemble à ce qu’on peut utiliser en pâtisserie.

 
 

Le montage de la tige

À l’image de ce qui peut se passer pour un vêtement, une fois les différentes parties de cuir coupées, elles rejoigent une autre partie de la manufacture où sont réalisées toutes les opérations de piquage, autrement dit de couture.

Le mocassin 180 étant le bestseller de la marque, sa tige bénéficie de sa propre chaîne de production, une équipe de couturières - on parle de mécaniciennes - spécialement dédiées à la réalisation de sa tige.

Vous pouvez voir quelques exemples ci-dessous.

 
 

Pour la mythique Chelsea Cambre, le montage nécessite moins de coutures. Car oui, la tige du modèle Cambre est coupée en une seule pièce de cuir. Chose assez peu commune, il n’y a pas de coutures latérales. Seulement une à l’arrière ainsi qu’au niveau des élastiques.

Pour ce faire la tige est mise en forme sur un gabarit en bois. Humidifiée, la peau s'allonge sous l’effort de traction et tend à conserver de manière plus ou moins permanente cet allongement. On parle aussi du prêtant du cuir.

Cette mise sur bois est une technique assez unique qui permet non seulement de donner une ligne très pure à la chaussure mais aussi de minimiser les risques d’apparition de plis de marche.

 
 

La « mise en humeur » dans la « salle des mariages »

Il n’y pas que les tiges des cambres qui sont « mises en humeur », c’est-à-dire humidifiés pour augmenter leur malléabilité. Devenues plus souples, elles résisteront mieux aux différents traitements brusques auxquels ils vont être soumises par la suite.

Les autres tiges sont également « mises en humeur » dans la « salle des mariages » et ce pendant au moins 24 heures nous précise-t-on. En d’autres termes il s’agit d’une salle de stockage des tiges avant le montage où l’on va marier les semelles avec la tige.

Cela ne se perçoit pas sur nos photos ci-dessous, mais cette pièce est bien vraiment très humide, de la vapeur d’eau s’en échappe lorsque vous y pénétrez. 

 
 

Le parc à formes

Autre salle impressionnante que comprend la manufacture : le parc à formes.

Il s’agit du lieu où sont stockées toutes les formes utilisées par la marque. C’est sur les formes que vont être galbées les tiges afin d’être montées sur les semelles.  

Un forme par demi-pointure et par largeur. Le tout multiplié par deux pour chaque côté, droit et gauche.
On arrive à un total de plus de 40 000 formes ! Assez considérable. De quoi être (presque) sûr de trouver chaussure à votre pied.

 
 

Montage : assemblage de la tige et semelle

Les premières de montage sont fabriquées à la manufacture. La semelle qui sert de première de montage est fournie par la tannerie Bastin.
Puis vient vient la réalisation du mur qui permettra de lier ensemble la tige, la trépointe et la première de montage. Nous avons vu plusieurs types de premières de montages : à mur gravé avec entoilage ordinaire ou entoilage pour bottes ainsi qu’à mur collé.

En l’occurence, les premières de montage ci-dessous sont à mur rapporté - c’est à dire qu’un mur est rajouté, collé et renforcé à l’aide d’un entoilage - en blanc.

 
 

Lorsque la tige et la première de montage sont prêtes, elles peuvent être assemblées.

J.M. Weston pratique plusieurs type de montage. Le Goodyear évidemment, technique inventée aux États-Unis et rapportée par Eugène Blanchard, le fils du fondateur de la marque. Mais aussi le célèbre cousu Blake, par exemple pour le 180 léger.

Ci-dessous vous pouvez voir que la première de montage est placée sous la forme. La tige est également sur la forme et est solidaire de la première de montage grâce à des agrafes cloutées manuellement. Cela n’a l’air de rien, mais cette opération est assez physique, la tige doit être galbée et tendue correctement sur la forme.

 
 

À cela s’ajoute la pose de la trépointe caractéristique du montage GoodYear. Vous noterez qu’à cette étape les paires dont la peausserie est fragile sont dites “coquillées”, c’est à dire recouvertes d’un film plastique qui évite d’abîmer la tige pendant les étapes suivantes.

Ci-dessous la couture de la trépointe sur le mur de montage de la première.

 
 

Prélude à l'union avec la semelle d’usure*, un garnissage en liège véritable est ajouté entre la première de montage et la semelle extérieure en contact avec le sol. Sans oublier le cambrion en bois de hêtre placé sous la voûte plantaire, élément ô combien important, une sorte d’amortisseur.

*autrement dit la semelle extérieure qui foulera le bîtume

 
 

Une fois la semelle d’usure placée, un sillon est creusé dans la semelle sur son pourtour. On parle aussi de gravure. C’est dans ce sillon que sera réalisée la couture qui va unir cette semelle d’usure à la trépointe et donc à l’ensemble de la chaussure.

Cette couture est protégée en refermant la gravure, étape qui sera réalisée de manière définitive à la cire chaude lors du bichonage.

Un marquage petit point est ensuite réalisé, il aide notamment à enfoncer la couture dans la trépointe.

 
 

Reste la pose du talon (en bois la plupart du temps) et les finitions à l’atelier dit de bichonnage.

Les chaussures sont entre autres cirées et équipées de leurs premières de propretés. Elles sont prêtes à rejoindre les boutiques.

Le Derby Chasse de J.M. Weston : Un Art Bottier Raffiné

Comment visiter la Manufacture J.M. Weston sans parler du Derby Chasse ? Créé dans les années 1930, il constitue encore de nos jours un des modèles emblématiques de la chaussure masculine.

Il faut dire que le Derby Chasse révèle une série de détails techniques assez pointus, tels que le montage norvégien cousu main avec des fils de lin poissés, le montage avec murs gravuré ou encore le nez jointé, témoignant ainsi de l'expertise artisanale de J.M. Weston.

Conçu à l'origine pour la randonnée en montagne, le Derby Chasse offre une étanchéité fiable et une solidité appréciable. Au pied, il se distingue par sa fermeté et son endurance avec des durées de vie dépassant fréquemment les trente ans.

Le montage norvégien cousu main prend une journée par paire. Sans compter que les fils sont fabriqués en interne : 17 brins de lin sont assemblés et recouverts de cire et de résine (on dit poissés) pour les rendre imputrescibles et imperméables. Autrement dit, il faut du temps ! Jusqu’à plusieurs mois au total si on additionne toutes les différentes étapes.

 
 

La réparation et le club des cloches

Une marque qui est prête à voir ses chaussures revenir, c’est évidemment très bon signe. Il faut avoir confiance dans ses montages, son cuir et sa capacité à les remettre rapidement à nouveau en état. Sans compter que cela permet d’avoir une amélioration continue, les éventuels défauts peuvent être très vite ajustés. 

Ci-dessous un exemple entre l’avant et l’après.

 
 

Très peu de marques proposent ce service hormis peut être également un John Lobb.

Quelques 10 000 paires passent par ce service chaque année. Que ce soit pour un ressemelage, une teinture, une réparation…D’ailleurs, quand les paires ressemelées reviennent de la manufacture,  leurs semelles arborent l’intiale “W” inscrite à l’intérieur de ce qui ressemble à une cloche - en fait il s’agit des contours de l’arc de triomphe du logo de J.M. Weston. Les possesseurs de telles paires font ainsi partie du fameux club des cloches. 

On vous laisse avec une dizaine d’images de la manufacture en grand format qui, on l’espère vous plairont.
Thomas, Mathieu et Marcos.

Les GAT habillées de Crown Northampton

À notre demande, Crown Northampton a accepté de nous envoyer la paire que vous allez découvrir dans cet article.

On vous avait déjà partagé ici le lookbook de la collection Jazz de Crown Northampton.

On va vous parler cette fois-ci de leur modèle Adnitt de cette collection.

Inspirées des chaussures de danse jazz originales, ces baskets adoptent une esthétique ultra-minimale tout en offrant une qualité de construction supérieure. Dotées de lignes fluides et épurées, elles sont conçues pour combiner élégance et fonctionnalité et aussi flexibilité suprême.

Le cuir utilisé pour la tige nous a vraiment fait une très bonne impression. Cela se ressent même en regardant les photos qu’on a prise ci-dessous. Et quand on sait que cette paire est montée en respectant certaines méthodes d’assemblage de leurs chaussures en cuir classique, cela rend vraiment cette paire spéciale. À commencer par la présence de liège, rempli à la main. Car oui, la dernière fois que l’on a vu des paires de chaussures remplies de liège, c’était chez J.M. Weston lors d’une visite en mai dernier. Le liège forme un remplissage solide sur toute la colonne vertébrale de la sneaker et offre confort, stabilité ainsi qu’une bonne évacuation de l’humidité dans toute la sneaker. 

 
 

De loin elle font penser à un savant mélange entre des German Army Trainers (GAT) et des baskets habillées telles que les Memphis de Santoni. Cette marque a été l’une des premières a initier ce phénomène de mode dans les années 90, contribuant à l'adoption généralisée de chaussures de sport même parmi les amateurs et collectionneurs de chaussures.

L'Adnitt est fabriquée sur commande à Northampton, en Angleterre, avec des semelles fines Vibram - elles sont aussi livrées avec un très beau jeu de lacets différents.

On rappellera que Vibram dominait initialement le marché de la chaussure d'alpinisme à la fin du XXe siècle en équipant près de 80% des chaussures de montagne vendues dans le monde. Elle a su s'adapter avec agilité aux nouveaux besoins des consommateurs du XXIe siècle et à conquérir les grandes marques de mode telles que Prada, Dolce & Gabbana, et bien d'autres - dont Crown Northampton -, qui font désormais appel à elle pour les semelles de leurs lignes de chaussures.

Au quotidien la paire s’avère très agréable à porter. Elle est aussi très facile à associer.

Ici Jean la porte avec un jeans Black Horse Lane, des chaussettes Yahae, un cardigan Howlin, un bonnet Bosie et une écharpe Maalbi. Uniquement des marques dont nous avons déjà parlé dans ses colonnes et que nous aimons beaucoup.

Belgian Shoes – Une success story américaine fabriquée en Belgique

C’est l’histoire d’un Américain qui se rend en Belgique pour le travail et revient avec une idée dans ses valises. En 1955, Henri Bendel Jr. commercialise des chaussures à l’allure particulière grâce à son oncle, Henri Bendel Sr., qui ouvre un grand magasin éponyme Henri Bendel à New York. Henri Bendel propose des Belgian shoes ou loafers, des chaussures hybrides mi-chaussons et mi-mocassins fabriquées à la main en Belgique, à Izegem près de Bruges. C’est un succès, le tout New York se presse dans la petite boutique au 60 West 65th street – qui déménage en 2001 au numéro 110 East 55th Street. 

L’an dernier, lors d’un séjour estival new-yorkais, je voulu glisser mes pieds dans ces chaussures si spéciales et notoirement confortables. 

Voici mon retour.

Une gamme étendue au chaussant particulier

La Belgique n’est pas reconnue pour être le pays du savoir-faire de souliers. Et pourtant, les Belgian Shoes sont portées dans le monde entier depuis plus de 70 ans maintenant. Précision importante, ces souliers/mocassins sont une réinterprétation d’un soulier belge qui existait déjà depuis le Moyen-âge ! La version commercialisée n’a donc pas tant à voir avec celle séculaire.

Par où commencer ?

Tout d’abord en soulevant le fait que ces mocassins (appelons-les ainsi par commodité) ont une allure fine, élancée – presque féminine diront certains - et qu’ils ne font donc pas l’unanimité. Je suis donc conscient que beaucoup d’entre vous ne voudrons jamais les essayer, encore moins les acquérir. Et c’est ainsi. Je souhaite simplement partager mon expérience et obsession nourrie depuis quelques années, une expérience personnelle et non forcée !

Les Belgian Shoes se méritent. Le soulier/mocassin est proposé en version femme et homme. Cette dernière comporte quatre gammes : la Traveler (semelle gomme), Lui (talon et mocassin à pampilles), Henri (talon et nœud), Mr. Casual (semelle cuir sans talon).

J’ai opté pour la dernière gamme.

Et voilà où les choses se compliquent. Car si ces mocassins ont un style simple, le chaussant est un vrai casse-tête. En effet, aux pointures américaines s’ajoutent les last, soit la forme : Narrow, Medium, Wide et Extra-Wide.

Pour connaître son chaussant, le plus simple est d’essayer car Belgian Shoes n’a pas de site e-commerce – le site internet existe mais n’offre pas la possibilité de placer une commande – et l’unique boutique au monde se situe à New York. Alors oui, c’est compliqué. Mais il y a deux solutions si vous êtes vraiment curieux : il existe un revendeur à Londres, chez Paolo Moschino.

L’autre solution est la possibilité de placer une commande via le formulaire du site internet de la marque en envoyant le formulaire de contact ci-dessous. Je ne m’y suis pas risqué, si vous passez le cap, n’hésitez pas à nous faire part de votre expérience.

New York, l’unique boutique au monde

Quelques photos de la boutique, prises par votre serviteur, qui a fait peau neuve en 2020.

Mon choix, la Mr. Casual black calf

Après avoir essayé plusieurs coloris et largeurs, je ressors de la boutique avec le modèle Mr. Casual en cuir lisse noir en taille 7 « Wide ».

L’esthétique du mocassin me plaît beaucoup : cousues main – avec l’intervention de machines bien entendu – à l’envers puis finis à l’endroit (cf. la vidéo), j’aime particulièrement le plateau allongé ou encore le nœud caractéristique en cuir.

Et tout cela a un prix…675 $ ! Je ne vais pas vous dire que ces mocassins les valent car je n’en suis pas convaincu. Je dois cependant admettre qu’ils sont extrêmement confortables et ne passent définitivement pas inaperçus. Je dois aussi admettre qu’il est bien possible que j’en commande une deuxième paire, cette fois en suède marron ou en peau de lézard ?…Rien n’est moins sûr ! 

J’aime les porter avec un jeans, un chino ou encore en costume.

Quelques personnes portant des Belgian Shoes

Brendon Babenzien, fondateur de la marque NOAH (photos GQ)

Antonio Ciongoli, ancien designer d’Eidos (photos GQ)

Oliver Dannefalk, co-fondateur de Rubato (photo Permanent Style)

Précision importante, il faut apposer un patin en gomme sur l’intégralité de la semelle extérieure afin d’en assurer la longévité. J’ai réalisé cette opération chez le cordonnier auquel j’accorde toute ma confiance, Les 2 Lutins, rue Saint Marc à Paris.

Les Belgian Shoes sont des mocassins hybrides qui ne sont pas des indispensables mais qui ont le mérite d’ajouter une allure indéniable à une tenue. Encore faut-il oser…

Cardigan Izod - Lacoste

Nouvel article de notre rubrique Seconde Main. Vous pouvez relire le 1er article de Mathieu ici sur son cuir Joe McCoy.

Le rouge est ma couleur préférée. Agressive, combattive et motivante, je suis adepte des chaussettes et pulls rouges. Il était donc naturel que je continue ma recherche du haut parfait, pour moi en tout cas.

Le cardigan est un vêtement sous estimé.

La seconde main, comme souvent, regorge de styles différents. C’est là où j’ai entamé ma recherche pour un cardigan ROUGE.

Lacoste était le choix naturel. Mais je voulais un cardigan particulier, un IZOD. C’était le nom de la marque Lacoste aux USA, le distributeur pour être précis, de 1952 à 1993. Durant cette période, les vêtements griffés IZOD étaient tous « made in USA ».

Sur Vinted, j’ai donc trouvé ce petit bijou pour 30 €.

Certes il n’est pas en laine, mais il est d’un ROUGE vif et estampillé « IZOD made in USA », ce qui en fait pour moi, une pièce de collection et un vêtement agréable à porter.

Autre pièce en maille rouge de ma collection ? Celui de Bosie, vous pouvez relire l’article ici.