Portrait Printemps 2017, imperméable Mackintosh
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Suite de notre série de portraits, ici avec un imperméable de chez Mackintosh. Ultra-léger, confortable, versatile mais un peu cher il est vrai. La suite en image...
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Suite de notre série de portraits, ici avec un imperméable de chez Mackintosh. Ultra-léger, confortable, versatile mais un peu cher il est vrai. La suite en image...
Vous connaissez sans doute Blitz Motorcycle, un garage parisien qui réalise des customisations de motos et propose également des vêtements ou des accessoires : par exemple des sacs de voyage issu d'une collaboration avec Bleu De Chauffe.
Pour tous ceux qui veulent en savoir plus sur leur univers, c'est le moment de regarder le reportage ci-dessous. Mais dépêchez-vous car il ne reste que 6 jours pour le visionner gratuitement en replay. Vous en apprendrez notamment sur la naissance de l'atelier. Pour ceux qui veulent se lancer dans une nouvelle activité, leur parcours devrait vous parler.
“J’ai toujours fait de la mécanique comme une passion, c’est pour ça que j’ai mis un peu de temps à en faire un métier. Parce que je pensais que ça pervertirait la passion d’en faire mon métier.”
Immersion au coeur de leur atelier parisien
Sur le site de la marque on peut lire que Rapha a été lancée en 2004 avec une seule ambition : concevoir les vêtements et accessoires de cyclisme les plus sophistiqués au monde. Plus de 10 ans après, on peut dire que le pari est réussi !
A l'occasion du lancement du Giro 2017, ils viennent de sortir une collection en hommage à Fausto Coppi. Parce que Fausto Coppi c'est non seulement un coureur au palmarès immense, mais aussi un vrai gentleman. Il suffit de voir ses interview pour s'en rendre compte.
Quand on pense coton ciré et blouson de moto, la 1ère image qui nous vient à l'esprit est un blouson de Barbour International. Mais il ne faut pas oublier Belstaff, acteur également incontournable du secteur.
Il s’agit d’une marque originellement Britannique. Elle a été crée en 1924 par Eli Belovitch etson gendre Harry Grosberg. Une histoire de famille donc.
Jusque dans les années 30 c’était Bellstaff avec deux ‘l’
Belstaff est avant tout une marque de moto. Elle a été portée dans les années 50 par des stars mondiales : Ernesto Che Guevara, Steeve McQueen ou encore Sammy Miller, un ancien champion de moto.
Leur modèle de prédilection ? La Trialmaster !
Steeve McQueen qui porte...une barbour ! Eh oui, la demande était forte...
Le Che sur sa Norton 500 (bon ok c'est juste un vélo ce coup-ci) qui parcourt les contrées reculées d’Amérique du Sud
Vous aurez compris que la trialmaster est un modèle iconique de la marque.
Ses caractéristiques ? Un tissu en coton waxé qui permet de rester au sec en cas d'averse (en théorie) et 4 grandes poches sur le devant.
Vous noterez également qu'une des poches est disposée en biais. Cela permet de récupérer plus facilement les petits objets qui se glissent à l’intérieur. Surtout lorsque l'on porte des gants de moto.
Pour célébrer le modèle, Belstaff a décidé de proposer à la vente des modèles Trialmaster de ses archives. Ils ont été restaurés par les équipes de TheVinstageshowrrom.
Ils seront disponible dès le 4 mai 2017 en partenariat avec la plateforme Vestiaire collective qui met en ligne depuis 2009 des vêtements haut de gamme et de luxe d'occasion.
Ci-dessous le modèle couleur émeraude que portait Sammy Miller. Il se compose également d'un pantalon assorti.
Bon vous en doutez un peu, il ne sera pas disponible à la vente.
Tous les modèles arborent la fameuse doublure tartan de la marque. Certains ont également des patchs - d'origine - Goodyear ou des pins de la marque de moto BSA.
Vous noterez que la célèbre poche en biais a été "horizontalisée". D'après Belstaff, il s'agissait de la rendre plus moderne.
Vous remarquerez également deux modèles en rouge, assez rares pour l'époque. Et quelle patine !
Vous l'avez sans doute remarqué, le printemps commence à bien s’installer. On s'est donc dit qu'il serait utile de partager une petite sélection - non affiliée - de chemises en jersey.
Pour rappel, le jersey est une forme de tricot, et non de tissage qui ferait appel à un fil de chaine et un fil trame. (comme le jean par exemple)
Le résultat ? Un vêtement plus souple et élastique qu'une chemise en tissu (chambray, popeline de coton...). Vous aurez le confort d'un polo avec le visuel d'une chemise.
Si les logos ne vous dérange pas, Ralph Lauren sort également chaque année une version en coton oxford. Ce modèle-ci par exemple.
On continue notre série des vêtements stylés pour le printemps. On a sélectionné une marque anglaise : Private White VC. Ils faut souligner qu'ils fabriquent leurs vêtements...en Angleterre ! Si ça vous intéresse, vous pourrez trouver plus d'informations ici chez nos amis de Redingote.
On doit avouer que c'est un peu notre blouson préféré du moment. Il est inspiré des vestes de mécaniciens français des années 40. La matière est un coton twill solide mais relativement souple. Le travail de délavage est très bien réalisé.
Fermeture Riri, le fabricant Italien réputé pour ses fermetures haut de gamme. Le genre de détails que l'on trouve rarement dans le Prêt-à-Porter standard. C'est un peu la signature de la veste. Bon ok ce n'est pas la fermeture qui fait la veste. Mais c'est une pièce cruciale : fermeture cassée = veste à la poubelle s'il n'y a pas de boutonnière.
Les boutons proviennent quant à eux de leur usine de Manchester.
Alors certes il n'est pas donné ( +350€), mais un travail très bien réalisé en Angleterre ça se paye.
Si vous n'avez pas le temps de trouver mieux...vous pouvez y aller sans hésiter.
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Le printemps arrive. On a essayé pour vous quelques vestes bleu que vous pourriez avoir envie de porter. Pour tous les budgets : de 69€ à plus de 500€. Pourquoi bleu ? Parce que c'est la couleur préféré des français. Et aussi celle du printemps.
On commence par cette veste 4 poches de la collection U, collaboration entre le styliste Christophe Lemaire - qui possède également sa propre marque, rue de Poitou - et Uniqlo. Elle est inspirée du vêtement militaire mais aussi de celui du travailleur français des années 50.
Très légère et souple, elle se porte comme une sur-chemise.
Elle comporte des détails sympas : une poche prévue pour un stylo ou encore des œillets en tissu au niveau des aisselles. L'intérieur est aussi très propre.
Je mesure 1m70 pour 61kg. Je l'ai donc prise en XS.
Et oui sur cette dernière photo, on aurait pu (on aurait dû même) retourner les manches, mais il faisait sacrément froid ce premier jour du printemps...
Bonjour Romain, peux-tu te présenter en une phrase ?
Romain Biette, 26 ans, tailleur et fondateur d’Ardentes Clipei.
Quel est ton parcours ? Ta formation ?
Je suis né à et j’ai grandi à Paris. Un pur produit de l’ouest parisien. Tous les parisiens te le diront : chaque rive, chaque quartier a un peu ses particularités. Ce qui fait que j’ai grandi dans un environnement où il n’était pas anormal que les gens soient en costume. Par exemple mon père, qui est avocat, l'est très souvent. Il n’est pas spécialement passionné par le vêtement mais il a une élégance assez brute, assez naturelle. C’est quelque chose que j’ai su apprécier assez tôt et qui m’a donné envie de porter de le porter. J’étais également dans un lycée disons un peu sévère où l’on m’avait imposé de le porter. C’était ma vraie première expérience, j'avais 14 ans.
A partir de 15 ans, j'ai commencé à bosser l’été. Je dépensais tout dans les fringues. Je me souviens que j’avais fait la bêtise d’acheter des chaussures chez Gucci. C’était en 2006, après Tom Ford. Leur collection était très stylée…Je possède d’ailleurs encore un manteau. Mais les chaussures je les ai jetées. Je me suis dit c’est bizarre, on m’avait vendu la qualité mais ce n’est pas ça la qualité. Qu’est ce qu’il y a au-dessus ? Si ce n’est pas l’industrie du luxe, qu’est ce que c’est ? J'ai d'ailleurs compris à ce moment là que c'était plus devenu une industrie que du luxe. Ce n'est que plus tard que je découvrirais l'artisanat, via des blogs comme Parisian Gentleman (PG). Je ne me suis jamais réellement plongé dans Bonne Gueule ou dans les forums, je suis clairement un produit de PG, qui m'a ouvert les yeux concernant la grande mesure. Avant pour moi le plus beau costume du monde, c'était un Ralph Lauren Purple Label !
Et c’est aussi à cette époque que j’ai vu le trailer de O’mast. Je me suis dit mais « qu’est ce que c’est que ce truc de malade. » J'ai du le voir 500 fois. Ça m’a donné envie d’aller à Naples et à Hong Kong (d'où viennent les producteurs du documentaire, les fameux Mark Cho et Alan See de The Armoury). Et j’y suis allé ! A Hong Kong, j’ai vraiment senti quelque chose que l’on ne retrouve pas en France…Il n'y pas autant de barrières, tout va beaucoup plus vite, c'est le paradis des entrepreneurs ! A mon retour, je me suis donc dit « c’est bon j’arrête mes études de droit ». Et c’est comme ça que j’ai suivi la formation de l’AFT pour devenir tailleur. Elle a durée 2 ans. C’est la dernière formation de tailleur en France, créée en 2005 par le maitre tailleur et président de la fédération des maitres tailleurs de France André Guilson. Un peu tout seul il faut dire, car l'Etat s'est totalement désintéressé de la transmission du métier aux générations futures.
“Je me souviens que j’avais fait la bêtise d’acheter des chaussures chez Gucci. C’était en 2006, après Tom Ford. Leur collection était très stylée…Je possède d’ailleurs encore un manteau. Mais les chaussures, je les ai jetées.”
Au début ça a été dur car tu vois qu'en réalité les choses sont loin de ce qui est écrit dans les blogs… La grande mesure a beaucoup souffert en cette seconde moitié du XXème siècle. 40 000 tailleurs il y a 50 ans et moins de 1000 établis aujourd’hui. Ils se sont pris l'industrialisation dans la figure, l'abandon progressif du costume et de toute forme de formalité, la hausse du coût du travail, les délocalisations, les changements d'habitude de consommation... Et puis après 68 et l'idée du bac pour tous, les métiers manuel c'était mal vu ! La génération de nos parents manque donc à l'appel, aujourd'hui en tailleur tu ne trouveras que des gens de 70 ans ou de 25.
“[...] j’ai vu le trailer de O’mast. Je me suis dit mais qu’est ce que c’est que ce truc de malade. J’ai du le voir 500 fois.”
Travailles-tu tout seul ?
Oui. Je suis associé pour la grande mesure avec le maitre tailleur Didier Groult installé à Rouen sous le nom André Marcel Tailleur. Nous travaillons à quatre mains sur mes clients, même si lui est plus là pour apporter l'expérience nécessaire pour avoir un tombé parfait que pour faire le vêtement en lui même. L'objectif est que ce soit mon travail, avec ma patte personnelle ! J'aimerais reprendre à terme son atelier et garder la production de la grande mesure en Normandie. Je pense que la vie est beaucoup plus agréable avec une petite maison et un coin de verdure où se vider la tête le soir plutôt que de vivre dans une barre en banlieue parisienne ! L'artisanat est avant tout un projet humain, et je pense que tout le monde doit être gagnant : le client, le tailleur, le personnel. Sinon tout ça n'a pas de sens.
Qu’est ce qui fait ta marque de fabrique ?
Je suis un concentré des trois grandes écoles sartoriales:
Italienne pour l'importance de la ligne, des couleurs chaudes, des motifs, une structure légère qui permet à la personne d'être aussi à l'aise en costume qu'en t-shirt et jean !
Anglaise, principalement pour les tissus, que je trouve plus solides de manière générale. Je suis un très grand fan de tweed et de Donegal
Française parce que j'ai appris à me soucier de tout dans les moindres détails... Un costume français réussi, c'est avant tout une couture droite, un point fin et régulier, un repassage impeccable.
Un rappel sur la provenance du nom de ta marque ?
Je me sens français avant tout, mais ce qui vient après est le fait que je me sente européen. De plus je fabrique tout en Europe: tissus anglais et italien, demi mesure fabriquée en Italie ou en Pologne, ou encore la grande mesure qui est fabriquée en France. J'ai donc voulu utiliser la langue européenne: le Latin. Ardentes Clipei signifie "boucliers étincelants" et renvoi à l'idée que le costume est une protection, pensé de telle manière qu'il vous rend plus beau et plus fort !
De quoi est composée ton offre ?
Je propose aujourd'hui trois niveaux de fabrication: une demi-mesure polonaise, une demi-mesure italienne, et de la grande mesure française.
Plein de détails se retrouveront quelque soit l'offre, comme la milanaise par exemple (boutonnière réalisée à la main sur le revers).
Quelles sont tes sources d’inspiration ?
Ma principale source d'inspiration est la beauté. Après pour parler de sources plus directes, j'aime particulièrement le Cinéma, la Photographie et l'Architecture.
Tes modèles en matière d'élégance ?
Dans ceux qui ne sont plus de ce monde, Jean Gabin, Lino Ventura, Yves Montand. Sinon Alain Delon qui combine la beauté, le style et l'élégance ou Ralph Lauren parce qu'il est un modèle de réussite. Sinon dans le métier et plus jeunes, j'aime beaucoup les tailleurs Andrea Luparelli et Mariej Zaremba !
Je vais te poser la même question que j’ai posée à Maxime Toren : le sur-mesure (grande mesure j’entends) est-il vraiment le Saint Graal ?
La difficulté c’était : qu’est ce qui fait l’intérêt de la grande mesure ? Hugo Jacomet à répondu : patronage unique. Ça c’est le postulat de Parisian Gentleman, que je respecte. Mais je ne suis pas totalement d'accord, car beaucoup de tailleurs utilisent des gabarits pour aller plus vite, et tu en as même qui vont jusqu'à altérer un patronage standard, comme en demi mesure! Pour moi la différence se fait plus sur le fait que la demi mesure, il y a la prise de mesures, avec la fabrication d'un costume qui arrivera fini selon les mesures prises. Quand le client est simple à habiller et que le preneur de mesures est bon, ça tombera parfaitement, sinon il y aura quelques petites retouches à faire. La grande mesure, c'est une prise de mesure, un premier essayage qui permet de prendre en compte plein de détails physiques directement sur le col (on pourra ainsi enlever facilement un pli nuque, ouvrir une emmanchure parce que le client a les épaules un peu en avant etc...), un second essayage avec le col et les manches bâties, ce qui permet de pouvoir régler au millimètre ces deux parties du costume qui sont les plus complexes à altérer le costume fini. Tout ça pour arriver à la fin à un vêtement qui tombera comme une seconde peau... Et puis il y a l'expérience, qui est unique !
En conclusion, la grande mesure est comme un grand restaurant ou une voiture de collection, il est malheureusement réservé à peu de personnes mais c'est un moment d'existence privilégié qui vaut largement l'argent qu'il coûte ! Chez moi à partir de 4000€ pour 70 heures de travail.
Un détail que tu apprécies ?
Une belle manche, c'est la chose la plus complexe à réaliser et c'est réellement comme ça que je détermine si un costume est réussi ou non !
Plus jeune, je ne jurais que par l'épaule napolitaine, car j'étais totalement hypnotisé par le style italien qui se reconnait à 100 m. J'ai mis beaucoup plus longtemps à comprendre ce qui faisait la richesse du style français: une belle épaule, avec juste ce qu'il faut de cigarette, pas un pli, et une manche qui tombe parfaitement, c'est magnifique !! Et c'est deux fois plus complexe à réaliser qu'une épaule napolitaine, où la fronce (qui laisse apparaître quelques plis) est considérée comme un style alors qu'en France, elle est considérée comme une imperfection.
J’ai vu que tu as rencontré Nicolas Radano et Maximilian Mogg. Pourrais-tu nous dire quelques mots à ce sujet ? Est-ce que des collaborations sont à prévoir ?
J’ai fait deux trunkshows chez Maximilian Mogg à Berlin. L’objectif est recevoir également des trunkshows et des events dans mon atelier parisien afin de promouvoir des gens dont j’apprécie le travail. Comme par exemple Guillaume Lancelot qui fait de la maroquinerie haut de gamme.
Pour finir, un livre ou un restaurant à nous conseiller ?
Bel Ami de Maupassant. Ce que j’aime c’est la détermination du personnage, cette capacité à dépasser son milieu social et à se faire une place de choix au sein de la société. Et puis Maupassant décrit à merveille la fin du XIXème siècle qui est une période qui me passionne !
Beaucoup de choses on été écrites sur les chemises. Elles suscitent un réel engouement. Mais les sur-chemises sont tout aussi intéressantes.
Plutôt que de faire un long article, je me suis dit qu'il serait cette fois-ci plus parlant de vous montrer des exemples. Pour toutes les saisons. Car elles remplacent facilement une veste ou un blouson. Et c'est bien ce qui fait leur intérêt.
Florence. Pour beaucoup d'entre nous, cette ville évoque de douces soirées d'été le long des rives de l'Arno. Ou de longues journées à admirer son art et son artisanat. Un véritable savoir faire en la matière. Les parfums, les broderies, la maroquinerie, la joaillerie, la porcelaine, la soierie, les costumes...sans parler de la cuisine. Mamamia !
Oui mais ce n'est pas tout. Et c'est bien l'objet de cet article : les très belles papeteries florentines.
La plus connue ? Il Papiro !
Le papier marbré ? Il s'agit tout simplement d'un papier qui reprend les motifs caractéristiques du marbre. Les feuilles blanches sont déposées une par une sur une plaque recouverte d'encres multi-couleurs. Une fois imprégnées elles sont accrochées pour être séchées.
Wikipédia nous éclaire sur son utilisation : "Ce type d'ornement a été utilisé au long des siècles pour décorer toutes sortes de surfaces. On l'utilise souvent comme support pour l'écriture en calligraphie, pour les affiches et pour les gardes et les plats-papier en reliure. Chaque réalisation présente un tracé différent et donne un caractère unique à l'objet qu'elle recouvre."
La démonstration vidéo c'est par ici.
Si la technique est ancienne - XVIème siècle en occident -, l'enseigne florentine est assez récente puisqu'elle a été fondée en 1976 par deux frères : Francesco Gianini et Gianni Parenti. On ne vous cachera pas qu'elle a su tisser une toile mondiale de boutiques en propre, de Palm Beach à New York en passant par Londres.
Pour les curieux, il est possible de prendre un cours de 2 heures sur la fabrication artisanale du papier marbré. (environ 70€). Un cours non seulement théorique mais aussi pratique : vous pourrez créer votre propre papier marbré et repartir avec.
A noter que l'atelier se situe dans les faubourgs sud de la ville. Cela vaut la peine de se déplacer pour découvrir ces productions artisanales d'une grande beauté.
Le temps fait son oeuvre. Ce n'est donc plus un miracle : cette petite boutique possède bien un site e-commerce ! Vous pouvez basculer en anglais en haut à droite du site. Vous y retrouvez les fameux papiers marbrés.
Il Papiro propose également de jolis carnets. Avec des couvertures rigides ou souples.
Nous on a une petite préférence pour les couvertures souples. En cuir ou en papier. Et de toutes les couleurs s'il vous plaît !
Ici deux exemples de carnets munis d'une couverture en cuir souple (à partir de 47€ - et comptez 15€ de frais de port, via DHL) :
Ci-dessous d'autres carnets, d'autres couleurs :
Dans tous les cas, si vous êtes à Florence, je conseille d'aller faire un tour dans leur boutique de la Piazza del Duomo. D'autant plus que pour les plus exigeants d’entre vous un service sur-mesure est possible ! De quoi créer le carnet de vos rêves.
Encouragé par les retours positifs sur le partage du reportage consacré à Isabel Marant, on vous propose ce mois-ci de visionner ce documentaire consacré à l'envers du décor des Galeries Lafayette.
Edit : Le reportage Arte n'étant plus disponible, vous pouvez regarder un équivalent ci-dessous :
C'est par ici : Reportage Galeries Lafayette - ARTE
*Attention la diffusion de ce documentaire est limitée dans le temps
On a décidé de présenter chaque semaine le vêtement qui nous a tapé dans l’œil.
Pour ouvrir le bal, on a choisi ce magnifique blouson de chez PrivateWhiteVC, une marque anglaise qui propose une offre (très) qualitative. Ceux qui cherchent des alternatives sérieuses à Barbour ou Filson seront ravis ! Si vous êtes familier de la langue de Shakespeare, l'histoire de la marque est par ici.
Le blouson est fabriqué à Manchester dans leur propre usine qui affiche déjà plus de 100 années au compteur. Il est même possible de la visiter, ce qui est très bon signe.
Blouson en coton wax (assez fin d'après la description) couleur tan. Il ressemble à ce qu'on peut voir chez Filson. Mais on imagine que la coupe est plus fitté. Et le tissu plus léger. Parfait pour la mi-saison donc !
Pour le rewaxer, vous pourrez jeter un œil du côté de chez Otterwax. Leurs produits semblent très qualitatifs. Et ecofriendly.
Maxime, étant donné que tu as travaillé chez les plus grands tailleurs européens (Sartoria Ripense ou encore Kathryn Sargent), peux-tu nous expliquer globalement (chaque tailleur ayant ses propres méthodes) le processus de création d'un costume dit bespoke* ?
*Définition de ParisianGentleman : Réalisé à partir d'une feuille blanche, il ne s'agit pas d'un réajustement d'un patron existant aux mesures du client
Note de la rédaction : excepté les 4 photos en fin d'article, toutes les photos on été prise par Maxime lorsqu'il travaillait chez Sartoria Ripense et Ilario Piscioneri à Rome ou encore chez Kathryn Sargent à Londres.
Sur Savile Row, chez Kathryn Sargent :
Choix du tissus, patronnage et découpe par Alistair le "cutter" de la maison
Lorsque le client arrive au magasin, on détermine dans un premier temps avec lui ses besoins spécifiques : pour quel type d’événements le costume est destiné, les détails qu'il souhaite ou encore le choix du tissus.
Ensuite on prend ses mesures. La largeur des épaules par exemple. On prend en moyenne 7 à 8 points de mesures différents.
Avec les mesures, on dessine un patron exclusif et personnalisé pour le client. Par la suite on place le patron sur le tissu préalablement choisi par le client pour procéder à la découpe. Il s'agit du tissu définitif.
Une fois ces étapes réalisées, on peut passer à la fabrication du costume en assemblant chaque partie de manière grossière (coutures rapides à la main : c'est les fils du "bâti") pour avoir une idée plus précise sur les retouches à faire. C'est ce qu’on appelle en italien "la prima prova" : soit le premier essayage en français.
Après ces quelques retouches faites sur le client, nous passons à la seconde étape qu’on appelle la "seconda prova". Le costume est à présent assemblé avec les coutures finales. La plupart des fils blancs du bâti - qui ne servent plus - sont donc retirés. D'ailleurs les anciens m’engueulaient souvent là dessus car il m’arrivait d’oublier de retirer ces fils.
On y ajoute certains détails plus compliqués à réaliser comme les poches intérieures et extérieures. Nous fixons aussi la doublure. Enfin arrive les finitions comme par exemple les points de fixations de la doublure.
Un troisième essayage est souvent effectué afin d’apporter quelques modifications notamment sur le montage de l'épaule (parfois la manche part un peu trop en avant ou inversement, un pli non désiré peut parfois apparaître..).
En haut à gauche : Là je fixe l'épaulette ou le padding, t'appelles ça comme tu veux...on est bien en Angleterre, l'épaule est épaisse ! Si tu veux faire l'Italien, il te suffit de retirer un peu de tissus, et si tu veux faire le Napolitain, tu ne mets rien...
En haut à droite : Une partie de la mise en place du second essayage par moi-même.
En bas à gauche : Il s'agit des mains de mon pote Oleg, ancien conducteur de Char d'assaut en Ukraine.
On fixe la doublure avec le fils blanc en essayant de faire un belle arrondi !
En bas à droite : Détails sur une doublure réalisés par moi-même lors d'un second essayage. C'est ce genre de détails où l'on peut voir des petites différences entre les tailleurs.
Les extrémités des coutures de la poche téléphone portable, doivent être identiques, ni trop élargies et inversement. Pareillement, les distances entre les points doivent être quasi identiques. Je le précise car il m'arrivait de me faire engueuler car c'était justement parfois trop parfait...similaire à une machine ce qui n'est pas bon, le client aime bien qu'on voit que c'est fait à la main !
Ces deux photos, c'est quand je m’entraînais a faire des buttonholes et des milanaises. Elles ne sont pas parfaites mais c'est un bon début. Là encore tu peux voir les différences entre les tailleurs. Normalement il ne faut pas qu'on puisse voir les les points de couture aux extrémités des petits cercles.
Et les cercles doivent avoir la même distance. C'est pareil, au touché il ne faut pas qu'elle soit trop dur ou trop molle...
A gauche : Là je réalise la...pocket square. J'en oublie même les noms ! Entre l'italien, l'anglais et le français, c'est un vrai casse tête ! On doit parvenir à faire un belle arrondi aux extrémités. Ni trop gros, ni trop petit. Là aussi on fait vite la différence entre les tailleurs...A noter que j'ai rajouté un peu de thermocollé pour que ça soit plus résistant.
Au milieu : Faire attention à bien superposer les motifs entre les différentes parties. C'est encore sur ces détails qu'on peut voir la différence entre les tailleurs...notamment au niveau des poches, du dos ou du col.
A droite : Grosse différence entre les Anglais et Italiens, mes points de couture sur le col sont à l'horizontale chez les Anglais, en Italie souvent à la verticale.
En haut à gauche : Mr Pino avec mon gilet Browns Beach d'Anatomica. Je ne comprenais jamais rien quand il me parlait avec son ton de voix Sicilien mais je répondais :
"Si ,Si"..
En haut à droite : Alfonso au boulot avec ma souvenir jacket !
En bas à gauche : Alfonso au boulot avec ma Campus jacket Mister Freedom, je venais de la recevoir, elle était encore relativement blanche !
En haut à droite : Le métier qui rentre !
Merci Maxime pour tes réponses !
Si l'on résume:
En images accélérées, on obtient :
Crédit photo : thebespokedudes
Si vous écumez les forum de montres à longueur de journées, vous devriez déjà le savoir : hormis en occasion, trouver une montre automatique en-dessous de 100€ est très difficile.
La seule montre qui affiche un tarif en-dessous, est une Seiko. La fameuse montre automatique (neuve) la moins chère du marché !
Il s'agit de la Seiko 5. Vous ne la trouverez pas en boutique, Seiko ne la distribue qu'en Asie. Mais grâce à la magie d'Internet, elle disponible ici pour moins de 80€ frais de livraison compris !
Pour ce prix là vous avez :
Un bracelet NATO ( NATO = OTAN en français)
Un mouvement automatique 21 Jewls* avec mouvement apparent lorsque l'on retourne la montre. Le fameux mouvement 7S26B. Il est très robuste et plutôt précis. Vous ne perdrez pas 20 minutes à la fin de la journée
Le cadran n'est pas noir, mais plutôt un vert olive sur le modèle à bracelet kaki
Elle affiche également la date
Elle est petite, pas trop fine et discrète avec un boitier de 35mm de diamètre et 11mm d'épaisseur
Le bracelet est fin (18mm de largeur)
Elle émet un léger "tic-tac"
Un verre minéral Hardlex résistant aux rayures (n'allez pas jouer dans un bac à sable tout même) et aux chocs
*Jewls = nombre de pierre d’horlogerie que contient la montre. Originalement en rubis (et très souvent en saphir synthétique aujourd'hui), elles ont pour but de réduire les frottements liés au mécanisme. Donc en théorie, plus il y a de pierres, plus le mécanisme va durer dans le temps. Mais entre 21 et 23 Jewls, pas de réel différence en pratique.
Par contre elle n'est vraiment pas étanche : le fabricant indique une étanchéité jusque 30 mètres de profondeur, mais d'après ce qu'on peut lire sur Internet, il n'est pas vraiment conseillé d'aller à la piscine avec.
Après vous pouvez également optez pour le modèle au-dessus, la Seiko 5S, S pour SPORT. Elle est disponible ici pour 160€ frais de port compris. 2 fois plus chère donc.
Petite comparaison :
Mouvement : 7S36 mais avec 23 Jewels cette fois-ci : il est très semblable au 7S26
Taille du boitier plus grande : 42 mm (épaisseur 12mm)
Bracelet plus large : 22mm
Etanche jusque 100m
Vous remarquerez que la couronne (cette petite roue qui sert à changer l'heure ou la date) n'a pas la même dimension et est placée différemment.
Enfin pour ceux qui cherchent plus de couleur, il est toujours possible d'opter pour le cadrant rouge.
Dans tous les cas, n'hésitez pas à lire les commentaires Amazon. Ça vous donnera une bonne idée du potentiel de la montre !
Laperruque est une de ces jeunes marques françaises de maroquinerie qui gagnent à être connues. Ils ont gentiment accepté notre demande d'interview.
Le porte carte en Novonappa à toute sa place dans une proche d’un blouson en jean Levis type 2
Pouvez-vous vous présenter rapidement ? Combien de personnes rassemble cette aventure ?
Nous sommes deux amis, Robin Hureau et Robin Nozay. Nous sommes tous les deux passionnés de mode masculine et de maroquinerie, et c'est d'ailleurs comme cela que nous nous sommes rencontrés. Nous nous occupons depuis presque 10 ans du blog Redingote.fr où nous écrivons sur ces sujets. Cela nous a tous les deux menés vers une reconversion professionnelle : Robin H. est artisan sellier-maroquinier depuis 3 ans et de mon côté j'ai occupé plusieurs postes dans le secteur de la mode et du luxe. Robin H. a suivi sa copine et s'est installé avec son atelier à Malmö en Suède, moi je n'ai suivi personne et je suis resté à Paris.
Possédez-vous une boutique en propre en Suède ?
Non, nous ne sommes distribués pour l'instant que sur notre site web Laperruque.co. Nous proposons donc de la maroquinerie directement des mains de l'artisan (celles de Robin H.) à celles du client. Du coup nous avons un intermédiaire de moins que les marques se revendiquant "direct to consumer" à la Everlane, qui doivent toujours travailler avec des ateliers externes. On est un peu le futur.
“On est un peu le futur.”
Quelle est l'origine du nom de votre marque ?
Au delà du postiche capillaire, "perruque" est aussi un vieux mot utilisé dans l'artisanat pour parler d'un objet réalisé pour soi sur son lieu de travail. On parle de "travail en perruque" ou de "faire de la perruque". C'est un clin d’œil à nos expériences respectives, car avant d'y être à plein temps, on a du développer Laperruque en plus de notre activité professionnelle. On aime aussi beaucoup cette culture de l'artisanat et tout ce qui est un peu obscur, geek et créatif au sein des ateliers. Genre des porte-katanas (!) conçus par des artisans sur leur temps libre...
Quelle est la philosophie de votre marque ?
Nous souhaitons proposer de beaux produits artisanaux cools, simples et fonctionnels, dans les meilleurs cuirs du monde.
Quelle est votre ambition pour Laperruque ?
Nous souhaiterions être très rapidement "Ramen Profitable" (NLDR : être assez rentable pour permettre aux fondateurs de payer leurs dépenses courantes) .Ensuite si Laperruque pouvait devenir une marque référante de la maroquinerie contemporaine ce serait top !
Pouvez-vous nous parler un peu de vos fournisseurs de cuirs ? Avez-vous pu les visiter ? Respectent-ils l’environnement ?
Nous travaillons avec des tanneries françaises et suédoises, nous avons donc pu facilement toutes les visiter. Elles sont tenues de respecter des normes europénnes environnementales drastiques. Tarnsjö, notre fournisseur suèdois, est encore plus extrémiste sur cette question car sa tannerie ne produit que du cuir végétal, sans aucun produit chimique.
Quels sont vos cuirs de prédilections ?
Le Veau Végétal Naturel (ou VVN) est un cuir au tannage végétal qui est beige à l'origine mais qui "bronze" et se patine progressivement pour prendre une belle couleur chocolat. C'est un peu l'équivalent du denim mais transposé au cuir : alors que le jean se délave progressivement, le VVN va lui s'assombrir. Sa patine est vraiment la plus belle et la plus intéressante. C'est à l'opposé du Saffiano et de tous ces cuirs traités, plastifiés et sans vie utilisés par les marques de luxe.
Y a t-il une différence perceptible entre les cuirs au tannage végétal et minéral* ?
Le cuir issu du tannage végétal est plus sensible à la lumière et aux marques de son environnement extérieur. Il laisse également joliment filtrer les irrégularités naturelles de la peau. Il a un toucher chaud et doux, à la différence du cuir au tannage minéral qui est souvent recouvert d'un film plastique qui gomme les petites marques.
Avec le cuir au tannage végétal, sans film plastique, il faut être un peu patient : comme un vin de garde, l'objet ne révèle sa vraie nature qu' après quelques mois d'utilisation.
*Cuir minéral = Cuir tanné à base de sulfate de chrome, ce qui le rend souple et élastique.
Cuir végétal = Cuir tanné à base d'écorces, de fruits, de racines, de feuilles. Il est en général plus ferme, moins élastique et sensible à la lumière.
Tanner = rendre le cuir résistant à la pourriture, au temps et aux intempéries.
Le tannage semi-végétal c’est quoi pour les novices ?
C'est d'abord un tannage minéral, puis on finit par un tannage végétal pour obtenir le meilleur des deux mondes : un beau cuir souple, un peu gras, au toucher duveteux, qui va prendre quelques marques et surtout une belle patine avec le temps. C'est par exemple le tannage de nos cuirs Novonappa et Baranil**. Cela donne aussi accès à une palette de couleurs plus importantes.
**Baranil et Novonappa sont des marques déposées respectivement par les tanneries Degermann et Haas.
Vous travaillez combien de temps pour confectionner un produit ?
Cela peut aller de quelques heures à une demi-journée, cela dépend principalement du travail de couture, car c'est ce qui prend le plus de temps à Robin qui les réalise toutes à la main, quand il n'est pas en train d'explorer la scène techno underground de la ville de Malmö.
Pouvez-nous expliquer en quelques mots ce qu’est une finition à la cire d’abeille et ce qu’elle apporte ?
On applique la cire d'abeille en fine couches sur les tranches de nos objets, on la fait ensuite fondre pour lisser le tout et on fait briller par friction. Technique de finition assez longue, elle donne un brillant naturel au produit et protège la teinture des chocs et de l'humidité. C'est assez long à faire mais le rendu est inégalable !
Vos prochains produits ? Un indice ?
On était très content de présenter un protège-gomme Staedler (une belle gomme made in Germany) au dernier Pitti Uomo dans le cadre d'une collaboration avec une marque de prêt-à-porter que nous aimons beaucoup. Cependant on a conscience qu'il faut aussi répondre à de vrais besoins de nos clients : porte-feuilles, housse à Iphone, macbook, porte passeport...
Sur votre site, j'ai vu qu'il est mentionné que certains de vos produits « s'embelliront avec le temps ». C’est juste du marketing ?
Non, car cela correspond à ce que l'on aime vraiment. Nous trouvons que la patine peut magnifier un objet, c'est par exemple le cas sur un denim délavé, une veste Barbour bien usée, un vieux meuble d'artisan ou un parquet centenaire ... Nous avons sélectionné nos cuirs dans cette optique, afin qu'ils se marquent, qu'ils prennent du caractère en vieillissant.
Puisque Robin H. vit en Suède, peut-il nous donner son avis sur le marché menswear suédois ?
Il y a un style local porté par un véritable écosystème de marques qui ne sont que trop peu visibles hors de la Scandinavie. Il y a quelques marques Suèdoises que nous aimons beaucoup : John Sterner Swedish Knitology, Tonsure, Our Legacy, Acne Studios, Très Bien, Nifty Jeans, Sefr Sefr, Berg & Berg, Atelier Sam Anamel ...
Pour terminer, où aimez-vous acheter vos vêtements ?
Nous trainons beaucoup en friperie à la chasse d'une belle trouvaille, d'un produit qualitatif qui aurait traversé le temps. Mais nous sommes aussi clients chez des spécialistes (par exemple Incotex pour les chinos, Husbands pour les costumes, Drake's pour les cravates, Begg & co pour les écharpes ou John Smedley pour la maille), où chez des marques plus créatives pour des pièces plus originales et bien conçues, comme Arpenteur, De Bonne Facture, Acne Studios ou Our Legacy.
Merci Robin & Robin.
N'hésitez pas à aller faire un tour sur leur site, Laperruque.
On continue notre série sur le pantalon. Episode 4/6 ! La meilleure partie nous semble-t-il.
Petit essai sur le port du pantalon ;
De ces détails – qui n’en sont pas - qui font vraiment la différence;
Quel est le point commun entre ces deux tenues ?
La coupe du pantalon au millimètre ! Il s'agit des frères Ricci. A noter qu’un look se regarde toujours dans son intégralité. Parce que le beau est plus difficile à obtenir dans son tout que dans ses parties. Et surtout debout en se tenant droit, c’est là qu’on voit tous les défauts des vêtements. Exit donc les photos d’hommes assis, sur un vélo ou en moto : c’est plus facile d’être stylé dans ces positions !
Bon soyons honnête et disons-le tout de suite : il n'y a a priori pas de coupe idéale dans l’absolu. Je vous présente ma vérité, ma vision de la coupe idéale. Et je crois que c’est aussi celle qui est dans l’air du temps.
Elle suit parfaitement la forme du corps sans jamais être trop large ou trop moulante. Pourquoi ?
Premièrement parce que, comme disait Sonia Rykiel « Un pantalon suit vos jambes. Une jupe mène sa vie. Le pantalon vit la vôtre ». Le pantalon doit donc épouser les formes de votre corps sans pour autant (trop) entraver vos mouvements. Le semi-slim semble donc être le bon compromis.
Et deuxièmement, parce que sinon, dans un cas comme dans l’autre, vous entrez forcément dans la catégorie du vêtement féminin.
Trop moulant = vêtement féminin
Trop large = vêtement féminin
Eh oui, désolé messieurs, mais le vêtement masculin offre beaucoup moins de variantes que le vêtement féminin. Ce n’est pas dû au hasard : comme évoqué en début d’article il est historiquement lié au travail (donc fonctionnel et avec une faible recherche esthétique) depuis l’avènement de la société bourgeoise. Bien entendu, de nos jours ces différences sont beaucoup moins marquées, mais elles existent encore. (Consciemment ou inconsciemment)
Vous ne me croyez pas ? Prenons un cas extrême : les collants qui sont une forme de pantalon. Quel homme peut porter ce vêtement en dehors de toute activité sportive (cyclisme/course à pied) sans être raillé ? Personne, ou presque. Une femme, oui.
Une bonne coupe se remarque donc en un clin d’œil. Regardez les genoux et les chevilles : pour 99% des personnes de la population, le pantalon passe très mal à ce niveau. Des plis marquent et coupent la jambe en 2 parties.
On le voit très bien ici : 2 problèmes majeurs au niveau des genoux et des chevilles
Tenue parfaite. Oui il y a aussi des plis. Et c’est normal. Mais rassurez-moi, vous voyez bien la différence avec la coupe du pantalon présenté juste au-dessus ?
Ici le tombé est très bon.
Credit photo : MrPorter
Vous allez me dire que c’est un vêtement, il est donc normal qu’il y ait des plis. Oui des plis liés aux mouvements. Pas des plis liés à une mauvaise coupe (trop serrée / trop ample).
(légèrement, n’en abusez pas hein)
L’ouverture en bas de pantalon doit s’adapter à la taille de vos chaussures. Par exemple avec des grosses boots, un jean style workwear s’accordera bien. Autre point : le pantalon recouvre à peine les chaussures. Comme dirait mon grand père, si tu ne veux pas ressembler à un zazou, le pantalon doit s’arrêter pile au dessus de la chaussure.
Angelo Gallamini ici à gauche
En tenue de parade, le pantalon ne casse pas, il s’arrête pile au niveau des premiers lacets et l’on peut à peine distinguer les chaussettes
Des zazou pendant l’occupation : ils portent des vêtements trop long s’inspirant des Zoot suit
Le pantalon dans les chaussures ? Oui c’est possible mais avec des chaussures / baskets taille hautes.
Elle semble obligatoire lorsque l’on porte un costume. Je ne compte plus le nombre de fois où l’on ma demandé où était ma ceinture. Pourtant les looks les plus réussis en costume sont réalisés sans ceinture ! Surtout que dans 99% des cas, les ceintures portées sont plutôt moches.
Vous savez, un truc qui ressemble à ça :
Voilà ce que portent bon nombre des cadres de la Défense
Vous me direz comment faire tenir votre pantalon dans ce cas ? En utilisant des pattes de serrages ou alors en portant des bretelles. Oui oui ! Cette dernière solution est très pratique pour les pantalons taille haute car elle permet de maintenir le pantalon lors de la position debout tout en évitant de compresser votre taille une fois assis.
Il faut remarquer que contrairement aux pantalons à taille normale qui peut se porter confortablement avec une ceinture tout en étant assis, un pantalon à taille haute trop ajusté (par exemple avec une ceinture) en position debout sera en général plutôt inconfortable une fois assis. (Excepté donc s’il y a des pinces)
Jake de l’équie TheArmoury : il porte des bretelles crocodiles
Il est possible de trouver des bretelles avec boutons ou crocodiles. L’avantage des crocodiles est de pouvoir les utiliser avec n’importe lequel de vos pantalons. Ce qu’on ne conseille d’ailleurs pas forcément. Avec un pantalon de costume, ok. Avec un jean c’est à vos risques et périls - hormis peu être pour des tenues très Workwear -
C’est vous qui voyez, mais dans l’imaginaire collectif, bretelles + jean taille (trop) haute + lunettes trop grandes = Steve Urkel
Attention, je vous vois venir. Ne me faites pas dire ce que je n’ai pas dit. Oui vous pouvez portez des ceintures et être stylé. Oui vous pouvez porter des vêtements oversize et être stylé. Pas de raisonnement binaire. Je propose seulement un zoom assez fin sur une certaine façon de porter sonpantalon - qui est récurrente - chez les hommes les plus stylés du monde.
Patrick Johnson : une tenue parfaite réalisée sans ceinture
Pantalon et ceinture stylés – Le contre exemple parfait de chez Drake’s
Vous passez vos journées à regardez les photo du Pitti Uomo ?
Si c'est le cas vous avez sans doute remarqué qu'il existe plusieurs façon de nouer votre écharpe autour du cou.
Simon Crompton nous dévoile quelques possibilités en la matière.
Quelques exemples ci-dessous :
Maxime est l’auteur de l’excellent blog photo NeoRetroStreetStyle. Il nous a gentiment accordé une interview.
Maxime photographié par Scott Schuman lors de son passage chez Sartoria Ripense pour la réalisation d’un costume bespoke.
Ce blouson A1 est vendu dans cette boutique si ça vous intéresse. Vous en trouverez également un peu partout ailleurs dans Rome, la Mecque de la Suède Jacket d'après Maxime.
PS : habituellement Maxime ne porte pas de lunettes. Cette photo a été prise spécialement pour le site de Scott Schuman, facebythesartorialist !
“Pour moi un homme qui a du style est capable d’avoir de l’allure de la tête au pied avec un budget de 20 euros...! Mais bon c’est beaucoup plus facile en étant habillé en Liverano, Ambrosi, Dalcuore ou Himel Brothers. Même le jardinier du coin serait élégant.”
Bonjour Maxime, peux-tu te présenter rapidement ?
Bonjour Thomas, j’ai 28 ans, j’habite actuellement à Londres mais je viens de Nancy en Lorraine. Mon parcours ? J’ai quitté la maison de mes parents dès l’âge de 14 ans pour me consacrer au foot en tant que gardien de but. D'abord au centre de formation du FC Metz, puis au Stade de Reims et de l'As Cannes jusqu’à l’âge de 22 ans. N'ayant pu accéder au niveau professionnel, j'ai arrêté le foot du jour au lendemain. J'ai alors repris les études et j’ai trouvé une formation pour avoir l’équivalence Bac en un an. Avec ce diplôme, mes connaissances en "Mode" et mon premier blog, j’ai réussi à intégrer l’école Mod’art international directement en 3ème année de Licence. Ensuite j’ai passé un master que j’ai obtenu.
Le diplôme en poche, je suis parti à Rome sans aligner 3 mots d’italien et j’ai réussi à intégrer l’Accademia Dei Sartori dans laquelle j’ai passé avec succès mon diplôme 6 mois après. Ensuite j'ai fait mes premières armes chez Ilario Piscioneri, un tailleur Romain, chez qui j'ai appris à coudre. Après je suis parti chez Andrea Luparelli, la fameuse boutique Sartoria Ripense. Au final j'ai dû rester 3 ou 4 ans en Italie. C’était une bonne expérience.
Mais je voulais apprendre l’anglais car je n'alignais pas un seul mot. Et c’est important dans le business. Du coup j’ai réussi à me faire financer une formation d’anglais à Londres. Pendant mon temps libre je voulais trouver un stage sur Savile Row. Mark Cho m’a mis en contact avec Kathryn Sargent et j’ai pu intégrer son entreprise. Ma formation terminée, je pouvais rester travailler chez Kathryn mais mon salaire ne me permettait pas de vivre à Londres.
Je travaille actuellement chez Ralph Lauren à Londres. Je m’occupe d’un tout nouveau service de customisation et j’alterne avec le service tailleur. Parallèlement , je tiens 2 blogs dont NeoRetroStreetStyle. Je pense être un autodidacte.
De quand date ta passion pour les vêtements ?
Cela doit remonter à l’âge de 11 ans. A l’époque j’étais un fan de rap Us (East Cost). Il n'était pas rare que je prenne le train pour aller chercher mes vinyles chez urban music à Châtelet car je trouvais pas ce type de musique en CD. C'était lépoque où je portais du Avirex, Timberland, Clarks, Air force One bullrot, Enyce et toutes ces conneries là.
Je me suis toujours intéressé à la contre-culture en général depuis mon plus jeune âge. Le vêtement en faisait partie intégrante. Depuis j’ai évolué...
A quelle occasion t’es-tu dit que tu allais faire un blog de photos ? En ayant vu le travail d’un Scott Schuman ? A l’occasion d’une participation au Pitti Uomo ? D’ailleurs quel est ton ressenti sur le salon ?
J’ai commencé mon blog à l’époque où The Sartorialist commençait à partir en cacahuète. J’aimais bien Mister Mort mais c’était parfois un peu trop "clochmoutte" à mon goût et je ne me retrouvais pas vraiment dans les street blog menswear de l’époque. C’était trop fashion et too much.
Alors je me suis dit : pourquoi ne pas créer un blog en essayant de trouver le juste milieu entre élégance et style naturel, intemporel. Je pense d'ailleurs investir dans un nouvel appareil photo prochainement...
J’ai du faire 4 ou 5 Pitti Uomo ! Malgré ce qu’on pourrait penser à première vue, l’ambiance est plutôt bonne, les gens sont sympas et tu peux voir un peu comment le business fonctionne. Tu as tout le gratin menswear mondial, tu y découvres de nouvelles marques et tendances. Il y a également des soirées un peu partout dans la ville, ça vie, c’est vraiment sympa, j’ai de bons souvenirs. C’est un peu un concours du type le mieux habillé du salon et comme tu as pu le constater, 85 % des participants en font un peu trop. Mon boulot est de shooter les 15% restants.
Ta photo préférée ?
Pour ma photo préféré je dirais une des photos de Kamoshita. J'ai souvent de la chance avec lui, j'ai le temps et il est toujours très souriant quand il me voit le shooter...C'est peut être à force de le croiser un peu partout depuis quelques années.
Peux-tu nous raconter l’histoire de la photo ci-contre ? Parce que c’est très très rare de croiser des filles habillés comme ça.
Oui c’est une photo prise à Bruxelles durant un séminaire avec mon école de Mode à l’époque. On avait parfois un peu de temps libre et au lieu d’aller au Starbucks café, j’en profitais pour vadrouiller un peu dans la ville, je suis tombé sur cette fille et j’ai shooté.
Ton classement des personnes connues les mieux habillées du salon Pitti Uomo ?
En parlant de classement, ils devraient effectivement inventer un classement du type le mieux habillé du salon, autant pousser le délire jusqu’au bout...!
Difficile de répondre à ta question, je dirais Karl Edwin Guerre, il fait un peu ce qu’il veut, ça déconne jamais, et puis il a cette nonchalance qu’on naturellement les "black". Sur ce que j’ai vu au dernier Pitti 90, je dirais Chad Park de Bn tailor. Ou les types de The armoury, Brycelands & co, Kamoshita, les frères Castillo de MAN1924, Simone Righi..et 2,3 italiens inconnus. Quand tu regardes mon blog, tu peux t’apercevoir qu’à chaque Pitti c’est souvent les mêmes que je shoote. Ces mec maîtrisent parfaitement les codes et ont une culture sartoriale poussée c’est sur, mais bon c’est direct beaucoup plus facile en étant habillé en Liverano, Ambrosi, Dalcuore ou Himel Brothers. Même le jardinier du coin serait élégant. Pour moi un homme qui a du style est capable d’avoir de l’allure de la tête au pied avec un budget de 20 euros...! Noburo Kakuta avec son physique de vieux sage est favorisé. Il est vrai qu'il maîtrise parfaitement les proportions et les nuances de bleu, mais on ne peut pas dire qu’il prenne beaucoup de risques...Voilà après ça reste que du visuel...
Karl Edwin Guerre tout en couleur
Simone Righi
Ton Linkedin précise que tu as fait l’Accademia dei Sartori à Rome et Mod'art International Paris. Y as-tu appris des choses concrètes ? Rejoins-tu l’avis d’un Antonio Liverano ou d’un Patrick Johnson qui pense qu’on n’apprend rien dans les écoles de modes ?
Je les rejoins oui et non, ça dépend ce que tu entends dans école de mode. Il faut faire la part des choses et être objectif. Certains profs, c'est vrai, ont une conception du luxe qui n’est pas vraiment la mienne, c'est sûr, mais j'ai appris pas mal de choses (dans la première école Mod’art) notamment au niveau du business, du management, de la communication et du marketing en général. Je suis parti à Bangkok, Milan et Hong Kong en séminaire grâce à cette école. J’ai pu y rencontrer des créateurs d’entreprise. C'est d'ailleurs à ce moment que j’ai pu rencontrer l’équipe de The Armoury. Cette école avait aussi organisé une visite chez Degand à Bruxelles, le célèbre magasin consacré à l’élégance masculine. Je pourrais te citer d'autres points positifs. Après ça dépend peut être des écoles mais je ne vais pas cracher sur une école qui ma donné ma chance...!
Et concernant le métier de tailleur, je suis d’accord avec eux sur le fait qu’on apprend mieux sur le terrain, c’est une réalité. J’ai appris avec des tailleurs qui ont réalisé des costumes pour Cary Grant, qui ont travaillé plus de 30 ans chez Brioni à la belle époque ou encore chez Valentino avec plus de 40 ans dans la confection. J’ai rencontré des gens vraiment compétents.
“Cela dépend aussi des tailleurs, il ne faut pas écouter les choses qu’on entend par-ci par-là comme quoi tel ou tel serait le meilleur. Je ne vais pas citer de noms, mais il y a des tailleurs (ou stylistes plutôt), qui ne méritent vraiment pas leurs renommées quand tu t’approches un peu plus près de leurs vestes.”
Devant la boutique Liverano Liverano à Florence
Credit Photo : Gentleman Chemistry
Comment s’est passé ton apprentissage chez Sartoria Ripense ? Qu’as-tu appris ?
Je me souviens, je suis arrivé chez Ripense avec mon air ahuri. Andrea sortait de son bouiboui d’en bas et m’a accueilli avec le sourire italien...Je lui ai demandé s'il pouvait m’accueillir pour parfaire mon apprentissage, et le lendemain j’étais opérationnel. Au début c'était vraiment difficile. Puis après quelques mois et beaucoup de travail je devenais plus productif. A la fin j’arrivais presque à réaliser ce qu’on appelle « la secondo prova » ( le deuxième essayage). Je le remercie encore car c'est vraiment là que j’ai tout appris, avec lui et le personnel ultra qualifié.
Le sur-mesure est-il vraiment le saint graal ? Un avis ?
Le sur-mesure est bien pour les personnes avec un physique particulier. Après c'est bien aussi pour les connaisseurs passionnés, les gens qui recherchent des tissus, une coupe, des détails en particulier. Cela dépend aussi des tailleurs, il ne faut pas écouter ou lire les choses qu’on entend par-ci par-là comme quoi tel ou tel est le meilleur. Je ne vais pas citer de noms mais il y a des tailleurs (ou stylistes plutôt), qui ne méritent vraiment pas leurs renommées quand tu t’approches un peu plus près de leurs vestes. Parfois les clients ramènent leurs vestes bespoke réalisées par d’autres tailleurs pour qu’on les retouche et il m’est arrivé pas mal de fois d être surpris en découvrant un travail de sagouin. Souvent des blogueurs bespoke postent des détails zoomés de vestes tailleurs en croyant que ça été bien réalisé alors que je vois tout de suite que c'était bâclé. Il y a certains détails que même les "connaisseurs" (et parfois même le tailleur) ne voient pas car ils ne fabriquent pas la veste. Et puis le travail à la main n’est pas toujours un gage de qualité, la machine est parfois plus efficace sur certaine parties de la veste. Donc voilà, il faut faire attention, surtout à Naples…
Si tu as un physique basique, de la personnalité et que tu connais un bon retoucheur, tu peux avoir de l’allure pour pas grand chose.
Maxime en plein travail dans l'atelier Sartoria Ripense
Credit photo : VeryGoodLord
Un avis également sur les tailleurs italiens qui fleurissent sur Internet ?
Ils ne fleurissent pas, ils existent depuis bien longtemps, c’est juste que c’est une tendance. Ils font un costume aux acteurs bloggers connus dans le milieu et ça part. J’ai une liste concernant le nombre de tailleurs en Italie dans mon premier livre de l’Accademia Dei Sartori, il doit y en avoir plus de 500. Rien qu’a Rome, il y en a partout, c’est juste qu’ils ne font pas communication.
Tu as également travaillé à Londres pour Kathryn Sargent, la première tailleur bespoke londonienne. Pour ceux qui ne la connaîtraient pas, peux-tu la présenter rapidement? Pourquoi avoir rejoint son équipe ? Quel était ton rôle ?
Oui pour le coup c'est une vraie "Master Tailor" (elle peut se permettre de poser avec les ciseaux). Au départ je ne la connaissais pas vraiment, c’est Mark Cho de l'équipe The armoury qui m’a mit en contact avec elle. Elle a travaillé plus de 15 ans il me semble chez Gieves and Hawkes, elle était cutter. Elle a créée son entreprise il y a 5 ans maintenant. D’après internet elle aurait même réalisé des costumes pour David Beckam et le prince Charles. Je garde le secret, mais il m’est arrivé de croiser des vedettes ! Au niveau des finitions, je dois admettre qu’elle fait partie du top sur Savile Row, et d’après ce que j’ai vu les femmes sont plus pointilleuses..
J’ai appris pas mal de choses pendant ces quelques mois, notamment à monter les manches, ou encore à réaliser le first fitting. Elle a une boutique sur Savile Row et un magnifique atelier situé à Brookstreet situé juste à côté.
Fort de ces 2 expériences, préfères-tu l’école anglaise ou italienne ?
Les anglais ont une manière de travailler complètement différente de celle des italiens. Quand je suis arrivé a Savile Row, ils m’ont pris pour un fou avec mes techniques de vieux Calabrais. De mon expérience, j’ai naturellement une préférence pour les italiens mais les anglais sont plus structurés dans leur manière de travailler et ça se ressent sur le résultat final.
Tes bons plans (boutiques, friperies…) à Rome et Londres ?
A Rome, il faut aller au Porta Portese le dimanche matin, c'est le meilleur marché que j'ai pu faire. Tu peux trouver du bespoke pour 3 euros.. du vintage américain pour 1 euro...du Ralph pour 2 euros...faut fouiner. Sinon tu peux trouver pas mal d'objets design.
Tu peux aussi aller jeter un coup d’œil chez Federico Polidori, c'est un artisan qui travaille le cuir. Ce qu'il fait est fantastique.
Bien évidemment, tu peux faire un tour à la boutique Sartoria Ripense, il y a une sélection bien choisie.
Deux autres boutiques sympas qui me viennent à l'esprit, s’appellent VillaBorgheseRoma (située via Po 158, ils ont un site internet) et Blue Marlin Roma : bonne sélection militaire et vintage.
Et si tu cherches des gants de qualité, il y en a à tous les coins de rue.
Boutique Federico Polidori rue del Piè di Marmo
Boutique Blue Marin, située rue Regina Margherita
A Londres, les tips sont assez connus des gens qui s'intéressent au sujet. Pour le vintage il y a le Portobello Market le vendredi, Bricklane A Shoreditch le jeudi matin me semble-t-il. Pas très loin, il y a une boutique qui s’appelle House of vintage situé à Cheshire Street.
Chez Camden aussi il y a des trucs sympas. Il y a aussi le fameux The Vintage Showroom à Covent Garden. Et beaucoup de friperies dans les alentours de ce que je t’ai cité. Sinon tu peux jeter un œil rues Jeremy Street et Savile Row. il y a Lock & Co par exemple.
The Vintage Showroom à Londres
Récemment j’ai découvert une autre boutique de vintage américain avec une très bonne sélection.J'ai oublié son nom...elle se situe à Crystal Palace.
Pour finir, j’ai vu sur ton Instagram que tu faisais de la moto. Que penses-tu de la circulation à Rome ou dans l’Italie en général ? C’est un vrai plat de spaghetti ?
D’ailleurs tu portes quoi ? Des vêtements que tu affectionnes ?
Oui, j’ai passé le permis moto juste avant de partir en Italie. J'ai toujours rêvé de pouvoir sillonner en moto les routes de Toscane, dans le coin des CinqueTerres ou au bord du le lac de Côme. Étonnamment je préfère la circulation Romaine que Londonienne. A Rome, tu fais un peu ce que tu veux, il suffit juste de s’imposer et les gens te laissent passer, ça marche comme ça. A Londres c'est très dangereux, il y a beaucoup trop de bus, taxi, et cyclistes. Sans compter les touristes qui traversent en regardant du mauvais côté. Je dois risquer ma vie au moins 5 fois par jour.
Là je prépare un nouveau Road Trip en Écosse pour Mai. J’essaye de réduire au maximum mes bagages car ma moto (Ducati Monster) n’est pas conçue pour ce type de voyage normalement. Du coup je suis en ce moment même en train de customiser ma bonne vielle Barbour International en rajoutant deux poches arrières. Si on compte mon pantalon cargo vintage de l’armée française, je devrais avoir pas mal de place.
J’ai pas mal de pièces favorites, surtout des blousons. Pour moi un beaux blouson est indispensable. Ma type A1 en cuir naturel réalisé par Mister Freedom est une de mes préférées. A l'achat, elle était blanche. Aujourd’hui elle a une patine orangée incroyable, je suis remonté de Rome à Nancy en moto avec ce blouson,, j'ai de bons souvenirs ! Sinon mon gilet brown’s beach d’Anatomica, ça fait pas mal d’années que je l’utilise couramment, par dessus un pull, en doublure sous une Barbour, au dessus d’un t-shirt et même sous un costume. Il est très pratique également quand je travaille, avec ses 4 poches.
Ces couleurs ! Mamamiaa...On est bien à Rome.
Si vous ne le savez pas encore, le vert a été désigné comme la couleur de l'année 2017 par la célèbre entreprise Pantone qui fabrique les nuanciers du même nom. L'occasion pour nous de revenir sur cette couleur.
“Le vert absolu est la couleur la plus reposante qui soit : elle ne se meurt vers aucune direction et n’a aucune consonance de joie, de tristesse ou de passion, elle ne réclame rien, n’attire vers rien. Cette absence permanente de mouvement est une propriété bienfaisante pour des âmes et des hommes fatigués, mais peut, après un certain temps de repos, devenir fastidieuse.”
“De la couleur et de la lumière. L’harmonie.
Les murs de vos chambres sont tristes et sans couleur, alors que dehors le soleil de printemps reparaît, nous tire et nous réchauffe le sang et l’amour. L’appartement, lui, n’en paraît que plus mort...Si vos murs étaient peints d’un ton clair, vert pâle, gris tainté de vert ou de bleu, ou d’un core clair, vous verriez la différence.
Mais ne les peignez jamais en rouge, surtout foncé, notre oeil a horreur de cette couleur en grande surface. En effet, la couleur la plus familière et la plus répandue est le vert. Regardez la campagne en été, les rouges sont presques noyés : les coquelicots comptent à peine, les toits en tuiles sont de petites taches au milieu de la plaine.
Ce ton d’ensemble qui domine et que les autres ne colorent que faiblement, on l’appelle une “harmonie”, en vert si le vert domine.”
“Une couleur médiane, non violente, paisible...Cela apparaît très clairement dans les textes romains et médiévaux, et dans un célèbre traité de Goethe de la fin du XVIIIème siècle : celui-ci (qui adore le bleu) recommande le vert pour les papiers peints, l’intérieur des appartements et spécialement, dit-il, la chambre à coucher. Il lui trouve des vertus apaisantes. Les théologiens qui ont codifiés les couleurs lithurgiques avaient la même opinion : le vert a été institué couleur des dimanches ordinaires.”
Le vert serait donc la couleur la plus répandue dans la nature...C'est possible mais je ne sais pas vous, mais moi, dans la rue, je ne vois que du noir. Et c'est une constante depuis plus d'un siècle en occident. Très souvent (et trop souvent) associé au "chic" à la française. Le problème c'est que le noir ne supporte pas les matières bas de gamme. Encore moins que les autres couleurs. Et c'est aussi la couleur du deuil. En Occident tout du moins.
Une solution possible : le vert ! Et si l'on en croit nos trois auteurs, le vert serait également une couleur apaisante. En ces temps quelques peu agités, c'est donc un bon choix. Dans cette marée de noir, porter d'autres couleurs devient presque salutaire.
A noter que le vert ne se limite pas aux vêtements militaires. Pleins d'autres possibilités sont à considérer. De la tête au pied. Vous pouvez donc ranger votre manteau noir ou votre jean noir (le gris aussi) au placard. Mettez- vous au vert ! Les nuances vert olive sont de toute beauté.
Vous allez me dire, Thomas tout ça c’est très bien mais en pratique comment je fais pour différencier un pantalon bas de gamme / haut de gamme ? A force d’exercer votre œil et de comparer, vous allez reconnaitre assez facilement les finitions grossières et les matières bas de gamme. Soyez curieux, le mieux étant de voir ce qui se fait dans le très haut de gamme - quand bien même vous n’achèteriez pas -. Avec le temps vous pourrez dénicher des perles parmi les marques les moins chères. Vous arriverez à repérer celui qui sort du lot au milieu de milliers de bouses qui accrochent la poussière ou qui ressemblent plus à du plastique brillant qu’à du coton.
Point d’attention : je remarque souvent que les personnes qui débutent cette démarche se focalisent beaucoup (trop) sur les détails. Et cela pour une raison assez simple : ils sont très faciles à identifier. On dès lors tendance à s’y accrocher pour se faire un avis sur une pièce. L’allure générale des vêtements est au début beaucoup plus difficile à capter.
Rappelons qu’une fermeture YKK ça ne coûte pas grand chose. J’en vois sur mes pantalons Uniqlo à 20 balles. Les points d’arrêt sur les poches c’est pareil. Je ne dis pas qu’il ne faille pas y prêter attention, mais ne vous focalisez pas uniquement là-dessus. La matière, la couleur et la coupe d’abord ! Le reste suit en général.
Ici par exemple, la matière ne fait vraiment pas bonne impression
Les couleurs
Tenues formelles (les costumes)
Le bleu est LA couleur du XXIème siècle (cf le livre Bleu, Histoire d’une couleur de Michel Pastoureaux). Les pantalons n’échappent pas à cette règle. Je pense aux jeans notamment. Aux chinos également. Des nuances de bleu quasi-infini. Le bleu est un très bon choix, que ce soit pour des tenues formelles ou casuales. Il ira quasiment avec tout. Prise de risque minimale.
Le gris - anthracite en particulier - fera des merveilles pour vos pantalons en flanelle. Il s’accordera parfaitement avec tous vos souliers. Qu’ils soient noirs ou couleur tanné. (Une sorte de brun roux ou parfois beige). Le gris reste donc un bon choix pour les tenues formelles.
Le marron est à mon sens le dernier choix pour les tenues formelles. Le marron foncé j’entends. Il est par contre plus difficile à associer avec des chaussures qui seraient marrons elles aussi.
Tenues informelles (tout le reste)
Pour toutes vos tenues casuales, vous avez une myriade d’autres possibilités :
Bien entendu le bleu, marron et gris restent aussi des bonnes options. (Bleu pétrole, Marron noisette, Gris souris …). Sans parler des couleurs plus vives comme l’orange ou le jaune. Elles peuvent également très bien s’intégrer. Pour vous donner un exemple :
Le tailleur australien Patrick Johnson
Pantalon jaune en corduroy – Ca parait improbable et c’est pourtant très bien réussi
Credit photo : Neoretrostreetstyle
De manière générale, privilégiez les teintes vives pour l’été et les teintes plus foncés pour l’automne hiver. Cette règle n’est bien évidemment pas absolue. Mais mieux vaut d’abord la maîtriser avant d’aller haut de là.
Quid du noir ? Si vous lisez régulièrement nos colonnes, vous savez que le noir est a priori à proscrire. De un, scientifiquement parlant, le noir n’est pas une couleur. Bon ok, aucun rapport. Et deux, le bleu marine est une couleur plus nuancée et moins utilisée sur les vêtements bas de gamme .Il peut même sous certains aspects paraître noir. Optez plutôt pour ce dernier si vous voulez une teinte foncée.
Et le pantalon blanc ? A moins que vous ne viviez en Italie, les pantalons blancs de qualité ne courent pas les rues. Surtout en province. Vous pourriez vite vous retrouvez avec ça :
Ca sent le pantalon bas gamme. Il ne manque plus que le tee shirt noir avec des inscriptions du type « Road 66 », les tongs et le chapeau noir.
Les pantalons blanc haut de gamme sont en général plus épais : ils gardent une certaine tenue et il n’y pas d’effet de transparence qui est une caractéristique assez féminine.
Il peut même se porter en hiver. Dans cette interview, Alexandro Squarzi dit bien qu’il s’agit du pantalon le plus versatile. C’est très certainement vrai.
Et concernant l’entretient, il conseille de ne pas être trop maniaque. Il ne mérite pas plus d’attention qu’un pantalon ordinaire. Il doit vivre avec vous. Les traces et les tâches en font parti, comme un cuir qui se patine. (Pas besoin de le salir exprès non plus hein !)
La taille :
On peut esquisser 3 grandes catégories de taille.
Les jeans étant les pantalons les plus portés, la majorité des personnes sont habitués à revêtir des tailles basses ou normales.
Pourtant la taille haute offre l’avantage d’allonger la silhouette et de donner une allure plus sportive.
Par contre il est vrai que si vous un avez un embonpoint, la taille haute est plutôt à fuir…Idem si vous avez déjà des jambes immenses par rapport au torse.
Remarque : il y a taille haute et taille haute. Quand je parle de taille haute, le pantalon monte un peu haut dessus des hanches mais pas plus. Encore plus haut c’est bien entendu possible, mais c’est à privilégier pour les costumes (et avec bretelles ou pattes de serrages). Et vaut mieux savoir ce que l’on fait.
Les caractéristiques
Pantalon en flanelle de laine de chez Drake’s
1. Commençons par la caractéristique la plus triviale : le pantalon est fermé par des boutons (en corne si possible) ou une braguette. Je n’ai personnellement pas de préférence. Cela relève d’un choix esthétique et fonctionnel.
2. La ceinture permet de fermer et de maintenir votre pantalon à la taille. Les ceintures des pantalons napolitains sont assez atypiques. Un exemple ci-dessous :
Pantalon Ambrosi Napoli
Credit photo : parisian gentleman
3. Pattes de serrage : comme vous pouvez le remarquer, sur ce pantalon il n’y a pas de passants de ceinture. Les pattes de serrage permettent alors d’avoir un bon maintient.
Petit zoom pour que vous voyez à quoi ça peut ressembler
Pantalon de chez DeBonneFacture
Sur certains pantalons (type Workwear notamment) une patte de serrage est disposée à l’arrière du pantalon
.
4. Le pli de pantalon - qui n’a d’ailleurs pas toujours été au centre mais fut aussi sur les côtés - :
Tout d’abord petite distinction entre pli et pince même s’ils peuvent se confondre.
A gauche : un seul pli central
Au milieu : une pince
A droite : deux pinces, dont une pince qui se prolonge en pli central
Au passage merci Julien Scavini ! (tu noteras que j’ai un peu retouché ton image)
C’est au début du XXème siècle que le pli s’impose. Le pli donne du caractère au pantalon. Il serait même devenu « l’âme du pantalon » d’après Farid Chenoune, Des Modes et des Hommes.
Les pantalons à pinces sont très souvent associés à une taille haute. En effet, qui dit taille haute, dit volume de matière en plus car la taille est plus fine au-dessus des hanches. Pour contrebalancer ce surplus, les pinces resserrent la taille tout en donnant (un peu) plus d’espace aux cuisses.
Note : sans pli c’est très bien aussi. Les étudiants de l’Ivy League ne juraient que par des pantalons sans plis. Flat front comme ils disent.
Note 2 : vous pouvez également trouver des pinces à l'arrière du pantalon
Quand c’est bien fait, le pli passe au milieu du genou
Illustration Fabio Attanasio
5. Les revers : apparaissent dans les années 1860 : les joueurs de cricket anglais et les joueurs de tennis retroussent leurs pantalons, ce qui a tendance à ramasser toutes les saletés. Cela complète par contre la belle ligne du pli central.
Une largeur comprise entre 3cm et 5cm semble assez commune. Ça peut monter jusque 8cm.
Vous remarquerez que sur certains pantalons il est possible d’ouvrir les revers afin d’enlever les poussières et de mieux les laver
6. Poches : poches arrière passepoilées se font discrètes
Coutures en demi-lune : ok
Sur les poches avant vous pouvez trouver :
Autres caractéristiques :
Sur certains pantalons vous pouvez trouver un V anatomique à l’arrière (Fente d’aisance) ou encore un fond de propreté. (Au niveau de l’entrejambe)
Concernant les coutures qui parcourent le long de la jambe, il existe deux possibilités. Sur l’intérieur (invisible) ou sur l’extérieur (visible). Je ne pense pas qu’il y ait une différence de résistance, il s’agit plus d’un choix esthétique.
Couture visible de l’extérieur
Coutures invisibles : 2 possibilités de coutures
Couture visible de l’extérieur
Coutures invisibles
Enfin, dernière chose : pouvez également trouver des doublures. Elles sont très utiles pour les pantalons de costume ou encore ceux en laine vierge qui peuvent gratter. Elles augmentent la durabilité et le confort.
Un défaut que je constate parfois avec les doublures de pantalon de costume, c’est l’effet « double pli ».Car il se peut parfois que le pli de la doublure soit visible une fois assis (légèrement décalé par rapport au pli du pantalon – un mauvais repassage estsouvent en cause).
Dans le prêt-à-porter, celles-cis’arrêtent très souvent aux genoux.
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